BAAD
le néant au néant ?
Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Moi, qui ne lis jamais de roman policier,
de thriller, moi, qui n'aime pas que l'on prenne prétexte de meurtres
pour commettre tous les crimes.
Baad c'est un peu l'air irrespirable de notre temps. Une certaine idée
phénoménale. Une remise gracieuse d'un ordre que l'on voudrait moral.
Un happy-end qui se voudrait fondamental. Une utopie peut être.
Alors pourquoi avoir choisi ce livre ?
Parce que le coeur de son histoire bat en Afghanistan.
Parce qu'il décrit l'enfer que traversent des femmes , des filles,
tous ces enfants, tous ces peuples, ces villages.
Parce qu'il me rappelle également la beauté de ce pays, malgré tout,
malgré ces innombrables guerres, le carnage, malgré le trafic de
drogue, l'esclavage des corps, malgré l'horreur fanatique engendrée
par une pseudo secte politico-religieuse de mafieux.
Non il n'était pas nécessaire d'ajouter de l'horreur à l'horreur.
Mais j'aime croire que Jehol reviendra.
Qu'il n'est pas mort, qu'il est là-bas, quelque part sur ces montagnes.
Qu'il veille sur l'esprit du Lion du Pandjchir.
Alors voilà pourquoi ce titre a retenu mon attention.
Voilà pourquoi je l'ai choisi.
Même si parfois l'action est par trop véloce, par trop évidente ,
les ficelles un peu grosses.
On voudrait croire que tout est possible. Que les méchants seront bien
les perdants. Que l'horreur s'arrêtera.
Mais est- ce là le rôle de la littérature ? Mettre de l'ordre ?
Il y a eu ,déjà, tellement, tellement de fois.
Est-ce que je demande trop ? Peut on écrire sans littérature ?
Est ce bien sur ce terrain que mes propos doivent rejoindre le propos de
ce livre ?
Ces sales guerres ne finiront qu'en décompte de faits.
Une longue, si longue liste de crimes, d'abominables méfaits.
Il fait tellement nuit qu'on ne distingue plus l'immensité du mal.
Bien sur il faudra du courage, de l'obstination, beaucoup d'espoir pour
que l'horreur s'arrête. Bien sur. Certainement.
Mais il faudrait surtout l'innocence, l'innocence de le croire.
Pour cela il faudra qu'il nous en reste, encore, ne serait ce même
qu'un peu.
Opération Masse critique, mai 2016, Babelio.
« I call. You're stone.
One day you'll look and find I'm gone. »
Landay.
http://www.poetryfoundation.org/media/landays.html
BAAD , roman, Cédric Bannel , ISBN :
978-2-221-18911-5
Astrid Shriqui Garain, lecture.
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