Deux femmes pour un
même rôle.
Ce sera Adriana
Ugarte et Emma Suárez.
Voilà peut être une partie de la
réponse d'une énigme.
Voilà en tout cas l'intelligence, l’instinct
d'Almodovar.
« Je vais
t'écrire ce que je ne t'ai pas pu te dire ».
On ne se dit pas
les choses ; On les vit.
On croit vivre avec les gens.
Nous
sommes parmi eux auprès d'eux.
On ne se pose pas de questions.
Pas
aux uns jamais aux autres.
Jusqu'à ce que cela soit trop tard.
On
fuit souvent.
On fuit comme des animaux.
On fuit peut être pour
survivre.
Comme on accourt ,
on s'aimante, pour survivre également.
Rouge Almodovar.
Mais pas seulement.
Chant chromatique.
Le blanc c'est l'absence, le
noir c'est le deuil.
Entre les deux c'est la vie.
L'amour, la terre ,
les corps, les dieux, la mer.
Le blanc l'absence, le manque, au noir la douleur de la
mémoire.
Comment ne pas
respirer au rythme de la robe rouge de
Julieta ? Le battement
d'un coeur .
Un robe contre une peau, un baiser pour un coeur
Comment ne pas avoir le souffle coupé dans cette nuit,
dans ce train, dans cette neige,
en percevant l' absolu de ce
cerf ?
Nous ne sommes pas
fait pour 'éternité,
nous choisissons toujours le voyage, c'est notre nature.
L'amour du
voyage.
Nous ne sommes pas
des dieux.
Julieta le rappelle à Ava, Ava le sait, elle qui sculpte,
modèle les hommes.
Rien n'est laissé
au hasard chez Almodovar.
Tout trouve sa place.
La coïncidence des
hommes entre les choses.
Un tableau, une corbeille, l' homme assis du
sculpteur Miquel
Navarro, une fenêtre, une affiche.
Chez Almodovar
la répétition n'est pas un bégaiement
mais à valeur de chant
préparatoire.
Il est réalisateur , il fait répéter, il prépare,
il crée.
Rêve ou réalité peu importe, nous sommes faits pour
cette
traversée. Il nous aide à nous tenir prets. Debouts. Vivants.
Et non assis et pétrifiés.
Il est convaincu que
les répétitions surviennent,
pour nous préparer, nous préparer à
faire face à affronter
toutes les tempêtes de nos vies.
C'est une
belle image. Une très belle image.
Une image très forte.
" ça va recommencer "
Rien n'est laissé
au hasard, ni mot, ni lumière, ni couleurs,
ni lieu, ni notes.
Julieta,
« Si
no te vas »…
Astrid Shriqui Garain, mai 2016
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