mardi 24 avril 2012

les neuf consciences du malfini, de Patrick Chamoiseau

 

 


 

«Les neufs consciences du malfini» de Patrick Chamoiseau nous conte le Vivant.
Avec grand Art, l'auteur nous chante l'hymne de la Vie.Le marqueur de mots balise un grand chemin.
Mouvements, couleurs, sons et parfums du monde se mélangent et se chevauchent sur la palette de Patrick Chamoiseau.
Nous allons suivre les saisons du royaume de Rabuchon, un petit territoire, en Martinique. Micro cosmos ?... A qui ne saurait pas y regarder de plus près... peut être... Mais approchons nous un peu, l'auteur nous y invite. ...L'âme du cosmos y palpite.
Et du dénouement des drames qui se jouent sur ce lopin de terre, en résultera la survie de tous : arbres, fleurs, insectes, vermisseaux, poissons, oiseaux, tout ce qui rampe, grimpe, vole, marche, éclot, bourgeonne, bruit, nage,rampe, ou s'écoule.
Le malfini, cet oiseau rapace, jusque là intégralement livré à son immémoriale conscience emplie d'une rage arrogante , d'une violence viscérale, d'appétits vains et guerriers, se retrouve face à l'insupportable, à l'incompréhensible : Foufou, un petit colibri, vit «au delà» de son alaya ( inconscient collectif) , il entend, goûte, touche, regarde, respire le monde qui l'entoure. Il écoute les migrants venus de terres lointaines dire que là bas le monde se meurt déjà. Il voit les fleurs se faner, il entend le silence pétrifier Rabuchon, il palpe les corps des abeilles mourantes, il goûte à l'amertume soudaine des nectars, il sent que la vie quitte un peu plus chaque jour la terre.
Il va alors employer toutes ses forces, faire appel à toutes ses facultés pour sauver ce monde.
L'effet colibri va opérer. L'intention sera la pièce maîtresse de ce sauvetage. Il transmettra l'intention à tous. Une aile de colibri peut faire refleurir une montagne.
Le malfini va à ses côtés quitter la chrysalide de son animalité pour naître et apparaître au Vivant.
D'un malfini qu'il s'obstinait à être, le rapace va par l'observation de cet étrange oiseau de paradis, apprendre et va peu à peu s'élever à sa neuvième conscience. La conscience de faire partie intégrante du Tout, en étant plus que jamais totalement lui même.
Il est n'est réellement vivant que par la magie d'être «Un» parmi, mais surtout avec les autres.
Tous les autres. Toute unicité doit être reconnue pour permettre à tous de saisir l'ainsité de la vie : l'amala. Rien n'est vrai, tout est vivant ( Édouard GLISSANT).
Un livre initiatique, et prophétique. Un appel à notre vigilance. Nous ne pourrons rester en vie que si nous acceptons d'éveiller et d'élever, en chacun d'entre nous, toutes nos consciences.
Patrich Chamoiseau adresse une de ses trois dédicaces à Pierre Rahbi ( Association Colibris)
Retrouvez aussi la légende du colibri en dessin animé ! Elle est racontée (en anglais) par Wangari Maathai, première femme africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix pour son engagement en faveur de l'environnement.




Astrid SHRIQUI GARAIN, lecture avril 2012

mercredi 18 avril 2012

La poétique de l'espace de Gaston Bachelard

 


La poésie est un monde, et, qui dit monde dit espace dans lequel évolue ce monde.


" L'image poétique n'est pas l'écho du passé, C'est plutôt l'inverse : par l'éclat d'une image, le passé lointain résonne d'échos". 

Bachelard étudie la phénoménologie de l'espace poétique. Quelles sont ces images que voit, entend et nous dit le poète ?

 Par quel chemin ces images résonnent-elles en nous comme images universelles? Comment ce dedans de l'être peut il être extraordinairement si proche du dehors connu, su, ressenti de tous ?

 Cave, grenier, porte, lampe, coquille, armoire, nid. Comment mais aussi pourquoi ces objets, ces espaces réels et présents appartiennent-ils si fortement au monde imaginaire, à l'espace de la rêverie ?

 L'esprit est espace et c'est par nos sens, notre perception, que nous voyons le réel. 

Existe t il réellement une frontière entre ces deux mondes, le réel et l'imaginaire?

 " le poème tisse le réel et l'irréel".

 Un livre essentiel pour ceux qui se rendent au terre poétique, mais également pour ceux qui y vivent intensément.

 Le dehors n'est que la résonance du dedans.
 

"L'être est tour à tour condensation qui se disperse en éclatant et dispersion qui reflue vers un centre".

 

Astrid Shriqui Garain , lecture avril 2012