mercredi 19 décembre 2018

Cesare








Avec le regard en boucle ils ont les mains qui tremblent
Le coeur qui ne s’arrête pas
écrire cavale c’est comme ouvrir une fenêtre.
ça cogne comme une balle qui te revient frapper le mur d’en face
le mur c’est ce que tu as devant toi
alors ça frappe sur les lettres du clavier que tu as dans ta tête
L’histoire tient de ces paroles en l’air
au bout du fil un détenu se souvient d’une adresse.
Avec l’histoire en boucle ils ont le coeur qui se retourne
la tête ne s’arrête pas
écrire asile c’était pourtant signer une de ses sacrées promesses.


 " Cesare "
Astrid Shriqui Garain 12.2018



Remontage du temps








Clepsydre 
Grès, céramique et acrylique-Réalisé par assemblage de moulages de pièces d'horlogerie.
Astrid Shriqui Garain       


"essai- exagium- exigere- 
faire sortir quelque chose d'une autre chose »". 

G. Didi Huberman, remontage du temps subi, extrait.





lundi 17 décembre 2018

Bienvenu - Acte 5 - Paris







Photographie AFP : "les cinq Marianne " de Déborah de Robertis
 - Acte 5 - Paris 12.2018



Et puis voilà décembre qui referme les portes de sa grange
L’horloge ne fait plus aucun mystère
et l’heure frémit sous le silence des cendres.

Aux croisements des routes viennent des voix.
A cet hiver injuste elles viennent faire remontrance.

Si notre pain est un droit
et la justice est la règle
alors, pour tous, leur goût devrait être le même .

Ça parle, ça pense, ça pleure, ça dit,
et puis ça rit
c’est comme la vie,
Ce croisement de routes c’est un chemin de croix.

Le froid n’effacera pas leur existence
Le rêve de chacun est pour tous une espérance.

Bienvenu Myriel montre l’hiver du doigt.

Être pauvre cela ne va pas de soi
ça va du monde qui ne sait plus où il va
avoir froid , être seul, être sans toit,
cela ne va pas de soi
ça va des trafiquants d’usines
ça vient des faiseurs de mauvaises lois
ça va des écoles qui flambent
des marchands de sommeil,
ça vient de toutes les arrogances
ça va du manque
ça vient de ce méchant chacun pour soi
et de personne pour personne
ça nous rend tous complètement dingues.

Quand on a les ailes coupées,
on a des trous à ses souliers
on doit faire des nœuds aux bouts de ses sentiers
histoire de ne pas se faire oublier.

Alors ça chante, ça crie,
on se serre les coudes, on se serre les mains
au carrefour des heures
au cadran de leurs vies
chacune chacun raconte pourquoi, comment
ça ne va pas
pourquoi au sol on est cloué.

Trimardeurs, demandeurs, fauchés, glaneurs
ils ont fait des centaines métiers
en rêve et surtout pour de vrai
ils sont mille et une fois blessés
Ils en ont des tonnes à raconter
Autour d’eux le monde si vite
si mal s’est emballé
et pour eux qui vont encore à pieds,
l’hiver voudrait que ce soit déjà plié
Cet hiver , qui derrière les portes de sa grange n’écoute pas .

Un jour décembre s’en va,
l’année commence comme elle ira
L’horloge peut bien sonner
Marianne est décidée
aux croisements des routes iront encore des voix
yellow vest ou gilets jaunes
ça court sur toutes les langues
Les nœuds ça fait des mèches
chacune chacun comprend l’urgence
pour qui pour quoi

Non, être pauvre ça ne va pas de soi.
Toi qui penses mériter ta chance, ta place et ton abri
attention
Le prochain hiver te pointe déjà du doigt 
On ne doit pas oublier son prochain
c’est Bienvenu Myriel qui nous l’a dit.

ça chante, ça crie,ça hurle
ça dit , ça pense et ça s’exprime
oui des fois on entend quelques conneries
et aussi beaucoup de choses très jolies
C’est comme ça….
à l’enterrement des feuilles mortes...
...ça c’est Prévert qui nous l’a dit.

Magloire est ignorante
Valjean sera toujours plus grand que Javert
Hugo c’est un pair pour la France
et la justice le cri de son génie !

Aux croisements de toutes ces voix
il y a la colère qui frappe aux portes d’une grange
mais il y a surtout pour tous l’urgence d’une autre vie.
Et devant le ventre de cette grange ,
c’est là un juste cri.

Astrid Shriqui Garain, "Bienvenu", 12.2018


samedi 15 décembre 2018

La lanterne éclaire






"Herbier" 
Brou de noix encre. Astrid Shriqui Garain. 12.2018

 "La lanterne éclaire les chemins qui s'en vont vers les clairières."
André Dhôtel - "Campements", extrait. 

mercredi 12 décembre 2018

Vénus en Mars






"Vénus en Mars"
encres et brou de noix sur alu
  
Astrid Shriqui Garain - (06/12-2018)

le bonhomme du Milieu






                                   Pastel  12.2018 -Astrid Shriqui Garain
                  


"Et s’il veut savoir pourquoi
La salle est déserte?
-Montrez-lui la lampe éteinte
Et la porte ouverte. . ." 

 Maeterlinck, " les aveugles" , extrait.

lundi 10 décembre 2018

D'une place de Paris




Brou de noix 12.2018- Astrid Shriqui Garain


" D’une place de Paris jaillira une si claire fontaine
Que le sang des vierges et les ruisseaux des glaciers
Près d’elle paraîtront opaques.
Les étoiles sortiront en essaim de leurs ruches lointaines
Et s’aggloméreront pour se mirer dans ses eaux près de la Tour Saint-Jacques.

D’une place de Paris jaillira une si claire fontaine
Qu’on viendra s’y baigner, en cachette, dès l’aurore.
Sainte Opportune et ses lavandières seront ses marraines
Et ses eaux couleront vers le sud venant du nord.

Un grand marronnier rouge fleurit à la place
Où coulera la fontaine future,
Peut-être dans mon grand âge
Entendrai-je son murmure ;

Or le chant est si doux de la claire fontaine
Qu’il baigne déjà mes yeux et mon cœur.
Ce sera le plus bel affluent de la Seine,
Le gage le plus sûr des printemps à venir, de leurs oiseaux et de leurs fleurs." 


Robert Desnos, "Prophétie", recueil Contrée 1942-1943. 




mercredi 28 novembre 2018

En écailles





"En écailles"


"Son temps d’écailles entre les dents d’une fable 
il fait orage sur de lointaines murailles.
Un cavalier seul à travers ses espaces 
est une pierre qui roule dans le ventre du monde.
Dix vagues viennent par des tourbillons en flamme 
répondre en un jour où des siècles ne peuvent plus rien répondre."

Astrid Shriqui Garain -   XI2018

mardi 20 novembre 2018

Village St Paul








Entre les lignes d’un village,
deux touches de bleu sur un manteau de Parme
offraient un son nouveau. 

La rue était bien longue et l’instant si précis.

De toutes ses pierres, une fontaine retenait
dans ses veines une mémoire de pluie.

C’était l’heure , et peu importe les centièmes,
où St Paul dormait aux anges
et quelques guirlandes tanguaient contre la nuit.

Deux touches de bleu sur un manteau de Parme
posaient pour un sourire sur le visage d'un galibot.

Les vitrines changent vite de saison
lorsque le vin, les mots se font très beaux.

Deux touches à peine, et revoilà toute la Seine.

Pour sûr, la vie habitera toujours la même ivresse.


" Village St Paul", Astrid Shriqui Garain, 11.2018

Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe







"Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe, 1er déclinaison" 
Numérisation sur Pastel, Astrid Shriqui Garain - 11.2018  



"Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe" 
 Pastel, Astrid Shriqui Garain - 11.2018 









"Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe, 2eme déclinaison" 

Numérisation sur Pastel, Astrid Shriqui Garain - 11.2018  



"face contre le masque, la chair contre la pierre."




"face contre le masque, la chair contre la pierre."
Pastel, fusain, Astrid Shriqui Garain 11.2018 



 

Le cocon de fer







"Le cocon de fer" 
Gravure sur aluminum, encre de chine
Astrid Shriqui Garain - 11.2018  

"Entre les murs de Bedlam reposent certains chants.
 
Bedlam garde le secret entre ses dents, 
c’est pourquoi il chante si fort du dedans."

    "Bedlam", Extrait, Astrid Shriqui Garain, III.2013
 
 
 
 

mardi 13 novembre 2018

Y a pas à dire

Sculpture A. Rodin, l'adieu.

 Ça n’aurait pas pu être pire. Du moins pour c’qu’on en pense.
Certains suivent leur vie, d’autres l’inventent ou la rêvent,
D’autres et ils sont nombreux n’en font rien. Ou si peu.
Rien d’invraisemblable, Rien.
Rien de scandaleux. Ni même imaginez un peu... de fabuleux.

Non, ça n’aurait pas pu être pire. Mais peut être plus douloureux.
On suit la ligne, on suit,
en marchant avec les pieds devant
On va d’l’avant, comme on dit quand on a rien à en dire
On a rien à perdre, vu qu’on ne prend pas de risques,
on n'est pas content, on râle, le costume des jours est bien un peu raide
ça fait pas de plis, on se redresse et on se plante,
droit, devant.

Ça n’aurait pas pu être pire. Du moins pour c’qu’on en sait.
Pire que ça. La tristesse et le reste.
Faut bien faire, ...y a pas à dire.
Faut bien dire...y a rien à faire.
Pour ce qu’on en sait ?
Sait-on jamais, sait-on un jour ?
Quand on y pense...
Ça fait pas mal, ça gratte un peu
y a pas.. rien à dire...il y a bien pire.
Mieux vaut..ne rien dire.
La tristesse et tous les restes
mais le temps presse.
Non ça n’aurait pas pu être pire. et peut être plus douloureux.
Peut être même scandaleux, et peut être même ... fabuleux !
On dit que le temps est une compresse.
C’est pas si mal, mais ça oppresse.
On évite le douloureux
on rate le fabuleux.
Y a pas à dire , faut faire avec les restes,
Mais ça aurait été quand même fabuleux
de le dire librement et de le faire, justement,
peut être même...merveilleux


 Astrid Shriqui Garain - 11.2018, "Y a pas à dire". 


Je n’ai pas de grâce



Scénographie lumière pour un jardin – 2009
Julia Dantonnet Création vidéo –  Chloé Barreau Danse


Je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune. 

Oh ce n’est pas le malheur qui me prend le cœur
c’est ma honte qui vient se pendre à vos mots
et cette vie qui se balance devant mes yeux.

Je n’ai pas de grâce car si petit bonheur passe,
il passe. Il est bien heureux.
Je le salue comme il faut.
Mais je ne dis ni merci, ni pardon.
C’est que j’ai été élevé à la soupe de vos images
et aux sons de vos mensonges.
Une vraie ducasse de faux clairons.

Il est midi à l’horloge de la nuit.

Je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune.
en ai-je jamais eu , moi et tant d’autres, à vos yeux ?

La lumière forme parfois entre mes mains
ce que mes lèvres ne trouveront jamais ouvrage de prononcer,
un pétale transparent et léger, qu’aucune ombre ne peut déranger.

Non, je n’ai pas de grâce,
juste cette lumière
qui souvent sonne à la force du coeur
et toujours à la pensée d’autres ouvrages.
C’est ma joie qui raccroche soudain la lune au chariot d’un soleil bleu.

Ici, je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune
Vous avez peut être raison, la vôtre.
A laquelle je ne rendrai jamais grâce.
Gardez la, je n’en veux pas.
Raison de cage, de mur et de prison.
Le seul tort que nous ayons à vos yeux
c’est sans doute d’aimer bien plus que de biens et d’avantages
et toujours hors saisons
c’est d’être légers, fragiles, volatiles,
et de ne vouloir rien laisser , comme vous le faites, sur cette terre
ni trace ni marque ni blessure,
témoins putrides du fouet d’un unique langage.
Langage de mots en forme de chiffres,
des fers chauffés au blanc de votre œuvre stupide.

Je n’ai pas de grâce à être heureux
lorsque le malheur me prend le coeur
et que la honte me rentre par la gorge
et que mes tripes se déchirent aux branches des arbres morts
J’ai la nausée.
Ma honte suicide toute pensée
parce qu’à celui qui ne vous a rien fait
de la chenille au rameau
de l’enfant au ruisseau
de la racine jusqu’à la dernière goutte d’eau
et même jusqu’au plus noble des mots
vous prenez plaisir à soustraire
le moindre espoir de renouveau.

Je n’ai pas de grâce à être heureux
Non aucune
qui en aura jamais à vos yeux ? 

Je regarde la lumière à travers les roues d’un soleil bleu.
Un coup de main donné au sourire d’une étoile,
C’est vrai, ça n’arrête pas la course du monde.
ça la prolonge. Sait-on où elle ira ?

Non, là.
Je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune.
Ni pardon, ni merci
Mais ici, oui.
Je sens bien que ça vit.
Et si petit bonheur passe . Et bien qu’il passe ;
temps mieux passe si vite .
Il est peut-être bien heureux. Oh ! Ami ! je te salue !
Midi à l’horloge de la nuit. On ralentit.
A la force du coeur, la roue tourne dans le sens de la vie. 


11.2018, « Je n’ai pas de grâce » Astrid Shriqui Garain 
 
 

vendredi 26 octobre 2018

une banquise invisible détachée d'un hiver ancien ( G. Bachelard)




une banquise invisible détachée d'un hiver ancien 
( G. Bachelard)



 Banquise 
Gravure sur feuille d'aluminium, encre de Chine, gouache 
Astrid Shriqui Garain - 10.18 



mardi 16 octobre 2018

"Or, c'était le jour, mais tout alentour une nuit", Pline le Jeune




" c'était le jour"
pastels, gouache, fusain

 Vésuve - 79
Astrid Shriqui Garain 

"Ignorant et les temps et la race mortelle,
Sans plus se soucier des fils que des aïeux,
Esclave du Destin qui règne et vit en elle,
Éternellement jeune, éternellement belle,
La nature poursuit son cours mystérieux.
Les peuples cependant, les langues, les empires,
Meurent; aux jours mauvais succèdent les jours pires:
Rien ne trouble sa marche et sa sérénité.
Et l’homme ose ici-bas parler d’éternité !"



Le Gênet ou la fleur du Vésuve, extrait

Giacomo Leopardi




Le théâtre de poche






"Le théâtre de poche"
Encre de chine - 10.2018
Astrid Shriqui Garain 




lundi 15 octobre 2018

lundi 8 octobre 2018

L'oiseau bleu

L'oiseau bleu, Marc Chagall, 1952 

 

 

 "il y a dans mon coeur un oiseau bleu qui veut sortir mais je suis trop malin, je ne le laisse sortir que de temps en temps la nuit quand tout le monde dort je lui dis, je sais que tu es là, alors ne sois pas triste." 

Charles Bukowski – L’oiseau bleu, extrait.

L'automne





L'automne 
Encre de Chine, pastels 
Astrid Shriqui Garain 

Une vague Idée





 "Une vague Idée"
Encre de Chine, pastels
Astrid Shriqui Garain 



La semeuse





 " La semeuse" 
Encre de chine, pastels
Astrid Shriqui Garain 10.2018 




dimanche 30 septembre 2018

à travers les légendes et les poèmes






 "Naïade" - Astrid Shriqui Garain - Dessin crayon - 


"Quand les nombres et les figures
Ne seront plus la clef de toute créature,
Quand, par les chansons et les baisers
Nous en saurons plus long que les savants,
Quand l'ombre et la lumière
Se marieront à nouveau dans la pure clarté,
Quand à travers les légendes et les poèmes
Nous connaîtrons la vraie histoire du monde,
Alors s'évanouira devant l'unique mot secret
Ce contresens que nous appelons réalité."
------------
Friedrich von Hardenberg dit Novalis
(1800)

dimanche 23 septembre 2018

mercredi 19 septembre 2018

Peut-être est-ce là






Peut-être est-ce là, qu'il conviendrait de te dire
qu'il ne peut y avoir de bonheur à vivre
sans que résonne en nous l'esprit de son partage.

Le temps est fragile, comme le sont les images,
Il est parfois mémoire, mais il suit toujours notre regard.

Il fait soudain revivre ce que la nuit voudrait emporter au fond de ses miroirs,
Mais marchant aux côtés de nos espoirs,
toujours en nous, il fait renaître la raison qui nous pousse
à construire nos plus nobles maisons.

Maisons courant d'air
de là en notre chair
versant tendresse dans la pensée de chacun de nos mots
Maisons
aux œuvres bleues,
aux seuils ronds et généreux,
à la ligne solaire de tous nos feux
aux naturels desseins de nos voyages.
Maison théâtre de tous nos actes sculptant notre langage.

Peut-être est-ce là qu'il conviendrait de saisir nos mains
à l'instant de ce bonheur que nous pensions passible d'impossible
là, au regard de l’invisible qui touche les paumes de nos mains
et grave en silence ses heures dans la pupille de notre choeur.

Et Peut-être est-ce là, qu'il conviendrait de nous unir
sans rien croire mais certains, obstinément,
que tout bonheur est éclair passant,
à mots courants et renversants
et qu'en nous traversant il sème en chacun de nous
le plus puissant des remèdes à cette folie qui frappe à notre temps.

Peut être est-ce maintenant que nous devons nous souvenir
qu'il ne fut jamais affaire de promesse
Oui peut être est-ce là qu'il me faudra te dire
sous la lumière de ce partage
ce que j'éprouve ici comme bel amour d'un lieu
qu'à présent je ne cesserai jamais de vous écrire.

Peut-être est-ce là , IX 2018,
Astrid Shriqui Garain

dimanche 9 septembre 2018

Les Hopis, le peuple de la paix



"Danse pour la pluie"
Les Hopis, région des Four Corners.

un pas devant l'autre
et l'espoir de l'autre à tes côtés
la ville défile ce qu'elle a tissé

toujours un pas devant l'autre
et de l'autre la faim pas oubliée
la clim tourne à son propre régime
en-cas de ras de marée :
y a plus de règles
y a que des mots d'ordre
l'argent toujours ignore le rez de chaussée...

Plein emploi d'affiches, de néons, de vitrines,
partout des mots pré-fabriqués
Leurs chantiers prennent nos quartiers
Ici les usines tournent toujours à plein régime
Plein emploi de toutes les stupidités
Les écrans restent à plat sur nos rêves,
partage l'info :
la mer monte camarade !
Et c'est parce que la terre a la nausée.

Et dans les arbres il n'y aura pas de place pour tout le monde
Ceux qui possèdent du lourd seront sauvés
ceux qui sont les plus légers sont déjà relégués
L'issue de secours ? C'est pas l'escalier !
L'échelle sociale c'est une affaire de grenouille
et la grenouille en eaux troubles elle ne sait pas nager !
On aura beau danser, onduler
ici, dans la réserve même les crotales sont médusés
la pluie ne cessera plus de tomber.
Encore un pas devant l'autre
et l'espoir de l'autre à tes côtés
la ville pense ses plaieschimie, atome, prospérité fossile,
terres rares, carbone, austérité docile
humanité reléguée sous le bitume des sables consommés.

Partage l'info camarade :
Ceux qui possèdent du lourd seront sauvés
les usines tournent à plein régime
et dire que c'est notre folie qui les fait toujours tourner…

Quand la mer monte camarade…
il n'y a que sur notre bon vouloir qu'on pourra voguer.

« Tout corps plongé dans un liquide subit, de la part de celui-ci,
une poussée exercée du bas vers le haut et égale, en intensité,
au poids du volume de liquide déplacé… »

Quand la mer monte
c'est la colère et c'est la honte
dans ces cas là
c'est à l'espoir qu'il faudra toujours bien t'accrocher.

Plein emploi d'affiches, de néons, de vitrines,
partout des mots pré-fabriqués
Leurs chantiers prennent nos quartiers
Ici les usines tournent toujours à plein régime
Plein emploi de toutes les stupidités
Les écrans restent à plat sur nos rêves,
partage l'info :
la mer monte camarade !
C'est parce que la terre a la nausée.

Astrid Shriqui Garain -  09.2018

mardi 28 août 2018

Duras et le cinéma, film de Dominique Auvray 2014



  Duras et le cinéma
un film de  Dominique Auvray 2014 


 M.D




"Le camion", Marguerite Duras, Editions de Minuit, extrait.


"Oui, le camion, c'est un film"


«India Song» (1975)....
...Son nom de Venise dans Calcutta désert» (1976)....


 "Je pense que c'est la fin du monde" M.D





Derrière la clarté des mots... 




Et le ciel...à peine. 





Anne-Marie Streiter...

...cinéma du transport poétique







M.D


Marguerite Duras et Dominique Auvray , 1984 

Dominique Auvray  fut monteuse auprès de Marguerite Duras pour les films : 

Baxter, Vera Baxter, 1976
Le camion, 1977
Le navire Night 1978 




Aout 2018