jeudi 30 mai 2013

Tu pourras

 

Tu peux dans l’ignorance de tes gestes,
la maladresse de tes choix,
dans la timidité de ton souffle,
dans le renoncement de tes mots,
tu pourras.

Tu peux dans la paresse de ta peau,
l’oubli de tes combats,
dans la rigueur des heures,
dans l’abandon de ta route.
tu pourras.

Tu peux dans l’ivresse, dans l’exil, et dans le mime.
Tu peux dans le moindre,
dans l’étroit,
dans le peu.
dans l’ombre et sous la cendre.
tu pourras.

Tu peux dans le silence, et dans l’opaque,
Tu peux dans la fuite, et la dérive,
dans l’exact, le précis et le droit.
Tu peux à l’abri,
au centre de ta terre
sous l’épaisseur du chaume
dans la quiétude de tes portes.
Tu pourras.

Tu peux sans doute,
sans effroi,
sans crainte,
sans toucher et goûter
sans même te déchirer
t’user, et te saigner,
ni te risquer.
Tu pourras.

Tu peux
sans rien tenter
sans défendre
sans te blesser
sans regretter
Tu peux
feindre tout.
Tout,
même toi.
Tu pourras.
…Tu crois ?

 

Astrid Shriqui Garain, mai 2013 

vendredi 10 mai 2013

M.D, Marguerite Duras

 

 

Marguerite Duras

Elle ouvre passage.

Son rythme c’est la déchirure.
Son souffle, la réappropriation.
L’absence, son écriture
Ses mots, l’empreinte du manque
Ses images, la lecture du passage.

Sa folie – la mémoire de l’esprit
qui tranche, sur les bris de la vie,
nos absences, dans le silence de nos cris.

Pour s’écrire, jusqu’au soir de sa vie,
aussi nettement que ça,
sa main,
ce jour là,
ne tremblait pas.

 

                                            Astrid Shriqui Garain, mai 2013