vendredi 29 juillet 2016

Sur l'idée d'une communauté de solitaires, de Pascal Quignard





 

L'écriture de Quignard c'est un son. 

Un son particulier que l'on reconnaît. 

Un son comme une respiration, un échange.

Une présence. 

Presque une ghost note. 

Une note muette. 

L'empreinte de la frappe d'une lettre. 

Une écriture. Une écriture comme un pas. Un dit.




Expliquer le son que produit Quignard ce serait  un peu 

comme tenter de peindre le temps.

On peut peindre le silence comme le faisait Hopper. 

Mais le temps , ce temps intérieur comment l'exprimer 

sinon par des notes ?

Ce laps de temps. 

Une période. Un espace. Un lieu. Un intérieur. Un dedans.

Comment peindre une recherche ? 

Un mouvement ? Le rythme d'une respiration ?


Port Royal des Champs... 

Je suis entrée en Port Royal avant de lire ce livre. 

Ce livre que j'avais posé sur ma table 

et qu'un jour je me devais de rencontrer. 

La vision fut importante.  Et je lui suis reconnaissante.

Port Royal des champs est un espace qui s'intériorise 

ou plus exactement qui intériorise.

 Il ne reste plus grand-chose de visible. 

Je veux dire de ce temps, temps qu'un pouvoir a voulu rayer 

de la carte.  Faire table rase.

Détruire Port Royal c'était vouloir détruire l'Esprit.

 Le spirituel, le temporel, l'unicité , voilà des notions 

dont un Sieur qui se voulait soleil ne voulait 

pas entendre parler. 

En avait il la capacité , le pouvait- il ?...

Malgré tout, la charge est toujours présente, imposante sur ce 

lieu, sur ces terres . 

Nous habitons une absence écrit Houellebecq. 

A Port Royal des Champs c'est une présence qui nous habite.

Voilà le différence qu'il existe entre un bruit et une note. 

Certains font beaucoup de bruit, d'autres sont musiciens.

Et cette présence, nous la recevons, l'entendons la comprenons. 

Solitairement mais en formant un Ensemble. 

 Les cents marches, le pas des solitaires. 

Les petites écoles. 

Que reste t il de cette communauté ? Existe t elle encore ? 



les petits écoles - vue sur le jardin - Port Royal des Champs - 
Photo A.S



Les petites écoles - Port Royal des Champs - 
Photo A.S


 

 

En nous, en chacun de nous elle reste présente, 

grâce à ces liens qui nous relient. 

En chaque syllabe qui empreinte l'esprit du liseur, en chaque 

lettre qui rejoint la main d'un auteur.

Écriture, lecture, chemin, marche, escalier, communauté.

Esprit porté en dedans soi et éternellement partagé en une 

communauté.

Lieu d'échange et de partage. Espace étonnant que cette 

communauté. 

Lieu de communion.

Être à part, à l'écart, se soustraire, s'abstraire. Il ne s'agit de 

recul mais de liberté.

Il y a bien du spirituel dans l'Art comme l'écrivait Kandinsky. 

Se tenir en retrait, cela a toujours semblé suspect.

Que penses tu toi qui garde silence ?, que lis tu, de quoi , de qui 

parles tu dans tes écrits ?

Qui te donne ces pensées ?

A qui parles tu dans ton silence ?

A qui adresses tu cette pensée,  ce regard ?

Quel est ce monde qui t'habite ?

Comment ne pas penser à Monsieur de Sainte Colombe ? A son 

savoir d'être.

Être musicien. Qu'est ce que cela peut donc vouloir dire.

Ne pas faire musique pour plaire, séduire, convoiter, ne pas se 

servir de musique, mais être à son service.

Vivre sa musique. 

Comme on peut vivre Amour, Dieu, Art ou même sa Foi. 

Oser penser que l'on peut être libre de cela.

Peu importe le mot que l'on posera.

Tout repose sur la vérité de ce que nous vivons.

Ce lieu de pensée, Cette quiétude qu'il faut protéger.

Protéger du bruit général, global, d'un universalisme 

totalitaire mené par un pouvoir porté par une majorité.

Port Royal faisait peur. Les solitaires ont toujours été regardé 

avec étrangeté.

En retrait. «  à l'écart de Versailles et à l'écart du 

droit.Réserver une poche à la rareté quand elle est devenue 

extrême, une loge au coeur de la solitude, une crevasse à la non 

reproductibilité." 

«il faut peut être retourner à une diffusion plus solitaire plus 

clandestine à l'oeuvre d'art »… 

voilà sujet de réflexion. 

Réflexion face à soi, face à ce que nous faisons, 

ce que nous recherchons.

Fait d'exception. Paysage miroir.

Oui des espaces, des espaces pour chacun d'entre nous où 

chacun a une place et réfléchit en cette place. 

C'est un peu le jeu des perles de verre de Hesse. 

C'est une idée effectivement, un projet.

Et nous sommes nombreux à y réfléchir. Une idée, une vision. 

Une question, une question de temps, comme une inspiration. 

Rien n'est détruit tout subsiste.

Je le sais bien mieux que je ne le crois. 

 

Abbaye de Port Royal des Champs, 

début des cent marches.  Photo A.S 


Astrid Shriqui Garain , lecture.  




vendredi 22 juillet 2016

un 22 juillet






"un 22 juillet ". ©
 
Astrid Shriqui Garain , crayon et numérisation - 07.2016








Petit lever








"le petit lever" ©
Astrid Shriqui Garain
crayon et numérisation 07.2016







Isle Berg








Isle Berg ©
Aquarelle et numérisation
Astrid Shriqui Garain -07.2016


Isle Berg ©
Aquarelle
Astrid Shriqui Garain -07.2016





mercredi 20 juillet 2016

lundi 18 juillet 2016

Ombre











"Ombre" , © 

aquarelle et numérisation
Astrid Shriqui Garain - 07.2016



teinte 11








Teinte 11 ©   , Astrid Shriqui Garain 

encre, aquarelle, numérisation 






Titus 22











Titus 22 ©- Astrid Shriqui Garain 

numérisation 07.2016








Canyon 222








Canyon 222 ,  ©- Astrid Shriqui Garain - 

Pastels et numérisation - 07 .2016




 "..le principe qui m’anime, comme il anime de très nombreux 

artistes, est l’incertitude, sentiment tout aussi nécessaire que la 

maîtrise pour s’engager dans une danse des formes et des idées." 

Pascal Convert.


vendredi 15 juillet 2016

Acka








"Acka" ,© 

Pastels -  Astrid Shriqui Garain, 07.2016


 "Sur mes deux poignets coule
l’eau froide et bruyante.
Mes deux mains sont agrippées au fond,
les pierres frottent ma peau,
cette froide, ferme pression.

Je peux voir tout et tout sentir."
 
Nordahl GRIEG 
   ,Eau, extrait.



Léon , 15 juillet










"Léon"
Pastels secs  et numérisation 
© Astrid Shriqui Garain