mardi 22 mai 2018

Les lèvres du monde









De l’oeil à ma bouche,
Sur les paroles du monde ,
Ta main sans détour,
apporte les retouches.
Sur les lèvres de ta bouche
Se forme son dessein.
Au revers de ton oeil
L’encre des ombres
S’écoule dans mes mains.
Tu prends le monde
Et je te laisse son empreinte.

Les lèvres du monde, Astrid Shriqui Garain I-2012

 

vendredi 18 mai 2018

le vaisseau animal



Poème d'Astrid Shriqui Garain
Peintures de Jacques Kerzanet
Musique de Lionel Ledissez


                                             Le vaisseau animal 

Chevauchées grondantes
du feu ,de bois , du cuivre,
de nos pas, de nos soleils,
dans l’étrave du sommeil
un vaisseau animal
fait route en plein ciel.
La mer entre
qui entre dans la terre
accueille
qui accueille la mer
la mer frappe
qui frappe la terre
écoute
qui écoute la mer prend
qui prend la terre appelle
qui appelle la mer voyage
qui voyage la terre
la terre pleure
qui pleure…la mer seule
seule
frappe l’écueil.
L’écueil ouvre
qui ouvre
ouvre mille routes
route qui danse
danse qui écoute
écoute la langue des arbres
arbres qui t’adressent
dresse ton regard
tes yeux tournent
tourne l’horloge des ombres
qui talonne l’esprit de l’homme
l’homme éclate en lumière
lumière qui transperce
et brise écarte et plaque
et qui frappe sa langue
langue qui goutte
en couleurs, en distance,
en sang, jusqu’aux cendres.
Angle, brèche, vague, tempête
de feu , de bois
du cuivre de nos pas,
de nos soleils
dans l’étrave du sommeil
un vaisseau animal
te légende sur la terre
te parcourt, te hisse.
Le ciel souffle
souffle comme chair
chair qui pose
pose tes mots
mots qui
lignes en signes
bondissant au levant
la mer frappe
la terre écoute
la mer prend
de la dune au couchant
la terre appelle
la mer voyage
le ciel pleure
ce qui absente
ce qui presse
ce qui remplit
ce qui annonce
ce qui chante
ce qui bruit
comme des perles de vie
la vie qui conte et signe
un visage de pluie
L Écume
en quelques mèches de pluie
contre le feu, le bois,
la chair, la pierre,
contre le cuivre de nos pas
un nuage de poussière
dans l’océan d’un soleil
dans l’étrave du sommeil
un vaisseau animal
percute le ciel.
C’est ton chant
C’est ta main
c’est ton bras
ta route, un lac,
la partition de ton temps
L’oreille d’un regard
à la bouche de l’absent
et tu sens que la mer entre
qui entre dans la terre
accueille
qui accueille la mer
la mer frappe
qui frappe la terre
écoute
qui écoute la mer prend
qui prend la terre appelle
qui appelle la mer voyage
qui voyage la terre
la terre pleure
qui pleure…la mer seule.
Et toi passe son seuil.
Son qui frappe l’écueil.
C’est l’écho de ces traits.
que tu attends.
Frappe brume d’étoiles
Porte, frappe,
touche les couleurs de ta route
et comprends.
Le vaisseau animal t’entend.
la mer entre
qui entre dans la terre
accueille
qui accueille la mer
la mer frappe
qui frappe la terre
écoute
qui écoute la mer prend
qui prend la terre appelle
qui appelle la mer voyage
qui voyage la terre
la terre pleure
qui pleure…la mer seule
seule
frappe l’écueil.
L’écueil ouvre
qui ouvre
ouvre mille routes
route qui danse
danse qui écoute.
Le vaisseau animal t’attend.