jeudi 26 avril 2018

Deux sons d'horloge






Chemin ciment,
un bus agrafe un visage sur la rue.
Ticket partant sur une ligne de papier d'argent.
Un corps se courbe. Poste restante.
Sur un nuage de lilas blancs
un point s'oppose à la question.
Deux sons d' horloge et voilà que cette ville l'enveloppe.



Astrid Shriqui Garain , " deux sons d'horloge", IV-2018.

Kids



"Kids", Astrid Shriqui Garain
Crayon 
 

Mon island






" mon island", Astrid Shriqui Garain 
Crayon



lundi 23 avril 2018

vendredi 20 avril 2018

Des organiques 29


Des organiques, 29, Astrid Shriqui Garain 
Crayon.

Le village bleu







 " Le village bleu", Astrid Shriqui Garain 




les hirondelles





Entre ses doigts , une route déroule la bobine du temps.
Comme un dernier tournant,
Une branche se courbe au passage du printemps.

Cette barrière qui nous ouvre les bras,
C'est une musique douce qui ne me quitte pas.


Nichée dans le miel du bois,
ma mémoire ne tremble pas.

Bientôt la maille posée sur mon bras,
et l'écriture de tes gestes sur l'écho de tes pas.

Un parfum d'hirondelle brûlant dans une cuillère de ciel,
C'est cette musique chaude que je revois.



Astrid Shriqui Garain, "Les hirondelles", IV 2018 .


Contre courant







Photographie : Thibault Vandermersch/EPA/MaxPPP 
Notre-Dame-des-Landes, Journal La Croix, 09.04.2018.


 Contre courant
Courant contre la foule
il faut tenir debout
les mains dessous la tête
deux jambes et le souffle trop court. 

Un fruit dans une main
une fleur plantée dans l'âme
un arbre derrière ta barricade. 

On s'arme et tu es toujours debout,
debout poussant,
contre courant,
courant contre la foule,
des cris débordant de la route.

Voici que la nuit est entrée dans le jour.

Un casque contre ta tête
Trois lettres sur une veste
Tu cours contre la foule
Debout poussant
les mains dessous la tête.

Tu pousses parmi les hommes
Tu pousses contre la foule.
Il faut tenir debout.
Un fruit dans une main
La fleur ouverte dans ton âme
Un arbre derrière ta barricade.

On brûle -
coulent tes larmes

On brise -
pleurent les source

On hurle -
chantera demain le jour.

Chanson pour une fleur, le fruit et pour les arbres
Contre la trique, les ordres et leurs gens d'armes,

Sèchent tes larmes
brille une source
contre courant
chante face à la foule
L'arbre toujours
pousse debout.

Une graine dans une main
Ce jour planté dans l'âme
Une forêt derrière nos barricades."

Astrid Shriqui Garain, "Contre courant",
IV 2018 . 
 
 

mardi 17 avril 2018

La Roche tendre

                                                "La Roche tendre"



 
J'ai des images pleines de toi
Lilas de beau septembre,
couleurs de mûres sur les doigts,
bruits de charrue que l'on assemble,
petites planches de bois.

02 rue du buis c'est une adresse
sur laquelle je ne mettrai pas de croix.
La Roche sait être tendre
pour ceux qui n'oublient pas. .

La huppe près du figuier,
fenêtres blanches près de la grange,
chanson légère qui se balance,
au mat fleuri de jolis draps.

02 rue du buis c'est une adresse
sur laquelle je ne pose pas de croix
La Roche sait être tendre
pour ceux qui n'oublient pas

Toi qui faisait toujours silence
en invitant parfois les anges
tu as toujours fait ce qu'il fallait
pour que les mots gardent leur sens,

Tu as ton coeur si près de moi
toi qui as mis l'été dans mes souliers
La Roche reste si grande
pour ceux qu'on oublie pas.
Fenêtres blanches près de la grange,
parfum de mûres au bout des doigts,
Jolie carte du tendre
sur laquelle tu m'as laissé ton adresse
Papa.


 Astrid Shriqui Garain

à toi qui es entré au jardin. 

 

La vie est ainsi fête




Jardin des Plantes, Les grandes Serres - Paris



La vie est ainsi fête
qu'il me faut bien abandonner
tous mes petits regrets,
et cela, sans vous froisser.
Les mots reviennent, ils ne sont pas usés.
Un peu,
ils me font peine
d'une rengaine que vous poussiez du bout du pied.
Les mots reviennent
la vie est ainsi fête
qu'il me faut bien vous le chanter
ce souvenir que rien ne pourra effacer.
Belles images dans ce jardin fleurissent.
Coule la Seine sur le sentier de la vie
Jolis mots tombés du ciel
jetés au grand voyage bleu de la nuit.
Mais la folie et ce qui reste
sont les chevaux de nos poèmes.
Toutes les rimes tiennent à leur fil
aussi fort que nos mains tiennent à la vie.
La vie est ainsi fête
Il y fera toujours joliment vivre de vous aimer
dans la musique de ce poème
et sur toutes les lignes de ce Paris.
Les mots reviennent
la vie est ainsi fête
qu'il me faudra toujours vous le chanter
Dans tous les printemps de cette image
rien ne pourra effacer
ces quelques notes de la Seine
blotties l'une dans l'autre sur les sourires de la nuit.
Coulera toujours sur cette Seine
tous les sentiers de la vie.
Je garde cette image
et cela, sans rien froisser
Puisque la vie est ainsi fête
qu'elle n'est de bonne à vivre qu'à nous aimer
Et n'est de vrai qu'à le chanter.
Belles images dans un jardin fleuri
Jolis mots donnés au ciel
au grand voyage de nos vies.


Astrid Shriqui Garain



samedi 14 avril 2018

Rondo, la fable de l'étoile

"rondo, la fable de l'étoile"
Stylo, Astrid Shriqui Garain 
 


Le messager


 "Le messager"
brou de noix,pastels et crayons 
Astrid Shriqui Garain 
 

L'arbre à main





"L'arbre à main " crayon - 

 Astrid Shrqui Garain

la petite boite d'allumettes






Elle vous assomme la mort.
Elle vous fracasse la gueule.
Toutes ces grandes pensées, tous ces grands mots
c'est plus que des poignées de terre qui font des ronds dans l'eau.

Elle vous en jette plein la tête la mort.
Elle se déverse à l'intérieur, elle vous noie et vous inonde.
Elle vous pisse dans l'âme,
c'est une chienne la mort,
elle vous arrache les lèvres,
elle vous ferme les yeux et vous brise les os.

Elle vous laisse seul avec entre les mains un seul mot.

Faut dire qu'elle a une grande gueule la mort,
devant elle on voudrait tous bien se tenir sur le carreau,
se faire beau, être grand, se faire propre.
Avoir en fin une gueule comme il faut.

Ça vous impose son image, ça ne bouge plus, ça respire pas.
Ça n'a ni chaud, ni froid,
pourtant elle vous grille le cerveau et vous glace la peau.

On voudrait dire, on voudrait bien le dire.
Mais le temps de le dire la mort vous frappe dans le dos.

L'horloge s’arrête mais le temps presse
aussi fort que la mort vous transperce.

La mort peut toujours courir
avec dans sa gueule les restes d'un dernier mot ,
elle peut toujours courir ,
mais elle n'aura pas le premier mot.

On reste avec
avec ce mot qui remplie et qui calme
avec ce mot qui clignote à l'enseigne de l'âme
On reste là avec sa petite boite d'allumettes.

C'est un cadeau que la vie vous donne
Pas un mot que la mort nous laisse.

La mort ne mérite pas de grands mots.

On entend ses larmes qui font des trous dans l'âme
Mais nous on reste
avec entre nos mains, notre petite boite d'allumettes.

L'idée fleurit,
on se voudrait se savoir moins transi
on se voudrait se pouvoir moins petit
on vous voudrait tellement bien voir tout ce qui reste,
pouvoir revoir, mais le temps presse.

Et nous on reste
avec entre nos mains, nos petit bouts d'allumettes.

Alors devant le bruit des larmes
et à travers le silence des flammes
on dessine des mots comme on signe un visage
Et puis on sourit aux nuages,
à tous ceux qui viennent ,
qui nous dépassent et nous caressent
du bout de leur jolie langue d'oiseau.

Déjà l'horloge repart et le temps presse...
plus loin que la mort nous transperce
si haut que le vol d'un oiseau
avec entre les mains tout notre temps
à la lumière de ce qui reste.

L'horloge repart et nous on reste
avec notre petite boite d’allumettes.


III.2018 -  Astrid Shriqui Garain