© "Mandorle", dessin, numérisation, Astrid Shriqui Garain mai 2016
A ces glaces d’absence
à ces lumières qui tremblent
aux moulins de la nuit
et qui soufflent à nos tempes
un brasier de parfums doux et froids.
Aux mots élastiques que l’enfant
frappe contre les murs de la chambre,
à ce mal dans mon ventre,
à mes yeux dans tes mains
à cette fin qui s’en balance
au bout de la ligne d’un toit.
A la course à rebours
dans l’escalier d’une jupe blanche,
qui trouble mon regard dans son chant,
Qu’emporte l’épaule qui te frôle
aux lettres d’un cabas
aux bras du monde qui se croisent
dans ces villes que j’invente,
qui te sourient et se déversent
dans un carton de vers posé à l’envers des toits.
A la vitre qui fredonne son ombre,
au besoin qui allume son clope
au désir d’une musique
qu’à la porte revient la vague
autour de moi le silence d’un flash
qui glace son visage et qui loge
sa danse entre mes draps.
A ces feuilles perdues d’avance
qui tombent de leur boite
en glissant de joie au fond de toi
où j’entends ton rire qui ne me connait pas
Aux marbres qui parlent sous un carré de soi
à leurs yeux qui s’ouvrent
et qui penchent de sommeil sous la cendre
à l’atelier de la nuit par le silence des bruits
à cette petite lumière qui s’accroche
aux poignées terribles de la vie.
A tes yeux partis sans pouvoir dire merci
qu’un beau jour regardent
prendre le premier train pour Paris.
Et puis surtout,
ce soleil sur tout
qui bat ici et qui s’écrie de toi
en brisant les glaces de l’absence
comme explose la frappe d’un poing
qui se libère en plongeant
dans les entrailles de sa faim.
© Astrid Shriqui Garain
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