Josef Sudek
Josef
Sudek. Je suis contente de vous savoir à l'honneur à Paris,
Monsieur Josef Sudek.
Moi
aussi Josef , je vois souvent le monde à travers ma fenêtre.
Et
comme vous Josef je pars marcher dans les bois.
J’aime les lieux,
leur fatras, leur enchevêtrement, leur
amoncellement .Ce que certains appelleraient "fichu désordre".
Ce que vous auriez appellé "necessaire matière".
Et
si je pouvais photographier celles et ceux que j'aime c'est avec
la
beauté d'un travail comme le votre que j'aimerai pouvoir vous
les
montrer. C'est comme ça que je les vois.
Josef
Sudek.
Il
m'a accompagné cet artiste.
Dans ma solitude. Un hiver, ses photos
ont été très importantes
pour moi. Je parlais aux photos de Josef
Sudek.
C'est étrange , je sais. Je ne suis jamais allée à Prague.
Mais je parlais .
On dit souvent « cette image me parle ».
Là, c'est moi qui parlais.
Et
si je faisais cela c'est que les photos de Sudek sont des photos
amies.
Elles
ne vous bousculent pas, ne vous frappent pas, nous vous
contrecarrent pas,
ne vous malmènent pas. ne vous humilient pas
, ne vous écrasent pas.
Elles sont là. Toutes
entières.
Belles parce qu'exactes, belles parce qu'elles sonnent
justes.
Une
photographie de Sudek c'est une amie qui vient s’asseoir
à vos
cotes le soir au jardin.
Dans
ce jardin enchanté.
C'est l'heure des regards, de quelques mots,
d'une présence,
d'une écoute. Voilà pourquoi je parlais aux
photos de Sudek.
Comme ça à travers ma fenêtre , ma fenêtre... ,
la même que
celle ci, celle derrière laquelle je vous parle encore
à présent.
Josef
Sudek.
J'aime
les coquillages de Sudek, son intelligence à saisir la
transparence., j'aime quand la pluie devient peau, à en faire venir
la chair de poule au moindre roseaux, j'aime le visage de Milena.
Milena Vildová, 1942 par Josef Sudek
Ce
qu'elles me font ces photos ? Elle me rendent présente.
Je
regarde. Et mon regard devient important. J'aime l'éternité des
arbres de Sudek, j'aime la coquille de l'oeuf, la fleur et la
résonance du verre d'eau. J'aime quand les pigments se frottent à
leur papier charbon. J'aime croire aux souvenirs de Sudek, à ces
cartes, à ses lettres, à ses mots. J'aime ses labyrinthes de
verre.
J’aime son pas de cyclope, presque manchot , j’aime son
obstination et son amour des choses. J'aime son improbabilité et sa
bienveillance. Oui j'ai parlé aux photos de Sudek, de nombreux
jours, mon front contre ma fenêtre, j'avais ça , cette vue là. Je
ne
vous souhaite pas ces heures là. Mais je vous souhaite
de découvrir
son travail. De sortir, d'aller voir derrière la fenêtre.
son travail. De sortir, d'aller voir derrière la fenêtre.
Sudek
ou une ou un autre. Vivre cette amitié là. Vivre ces
moments là.
Cette humanité là. Parce que c'est important de
sauvegarder cela.
De prendre le temps de l'exprimer. De partager.
Cette vérité de
Sudek est importante. Parce que devant nos
fenetres on doit y voir de
la poésie, de Art, entendre des paroles
amies.
amies.
Sinon sur nos villes sera
la Nuit.
Un
homme à sa fenêtre regardait.... Et c'est le monde qui
vient nous parler.
C'est
un mouvement une image.
Un mouvement ça rend visible comme dit l'artiste chinoise
Guan
Xiao. ( je vous conseille d'aller voir son film au sous sol,
d'aller écouter et voir ce que cette artiste nous adresse - vraiment.
)
)
Voilà
pour moi c'était un jour important, je suis allée rendre visite
à
un ami.
D'un
point à un autre point, là commence le destin de toutes nos
lignes.
Oui
j'ai rendu visite à Monsieur Josef Sudek, ou plus exactement à
une
chose extrêmement précieuse et particulière qu'il nous a
laissé, posé devant la fenêtre de son atelier : , la douceur, la
sagesse, la tendresse et la chaleur de son âme . Son amitié.
Notre
ami, donc, Josef Sudek. Photographe, artiste, peintre du
regard,
alchimiste, tisseur de lignes , tailleur de points.
Qu'il soit ici
infiniment remercié.
Je
sais que ça ne se fait pas trop de dire, d'écrire qu'on aime
comme
ça. de cette façon là, de guingois, avec tout son fatras.
Mais Monsieur Sudek est de
passage à Paris. Et je ne pouvais pas
ne pas vous dire combien il
est important pour moi.
Le monde à ma fenêtre de Josef Sudek, c' est au Jeu de Paume à
Paris jusqu'au 25 septembre.
© Astrid Shriqui Garain
Photo de Josef Sudek
L’objet.
Seul est sans maître.
L’histoire est parfaite.
Le regard est encore là.
Mais l’homme n’y est pas .
Il reste sa pratique,
Ce gîte et ce couvert
Il manque l’envie, le besoin, et le désir
D’un souvenir ? Nul trace.
La matière semble matière.
Et bien
Que pourrait elle être ?
L’homme.
Multiple, reste maître.
L’histoire semble parfaite.
Le regard est toujours là.
Mais l’objet ne le voit pas.
Il reste une musique,
Son vivre et le peut être.
Le souvenir est tenace.
L’homme se voit poussière
Et se rêve matière.
Sur la photo il ne pose pas.
Comment se fait- il qu'il soit ,
En ce point,
Si présent ?
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