mardi 4 octobre 2016

Tempête mardi









Là bas sur les cimes d'une île ,
une île qui est la terre entière,
ils respirent le ciel. 


Là haut sur une île
il pleut mon frère
il pleut comme une nuit d'épines de fer

il souffle
il gueule l'éclair,
il tourne et retourne le fleuve,
il mâche terres
il hâche pierres
il écœure les mers,
il averse malheur,
il plante blanc dans son oeil
il arrache le corps des arbres et
emporte la tête des hommes.

C'est tempête mardi.

La bas sous leurs paupières
ils ne gardent pas leurs larmes dans leur poches, tu sais,

Ils ont le regard cratère comme tambour à coeur ouvert

il n'y a que le poids d'un mot , un mot comme une pioche,
le mot qui cogne et toujours résonne :

Un mot comme une forge.

Écoute !

« recommencer «

Un mot
qui force la porte à l'espoir de l homme
parce que il faudra

Écoute !

 "recommencer"

à vivre,
"
recommencer"

à construire,

Écoute !

"recommencer"

à croire,

Écoute !

"recommencer"

à aimer,

à écrire,

enfanter

rire

chanter,

Écoute !

"Recommencer"

Respire !

 là bas dans leurs livres , ils bercent la terre entière
ils prient certains samedi et aiment vendredi

Là bas sur cette île,

Respire !
ils écrivent une terre toute entière

lorsque sera passé le train d'enfer
tu verras dans leurs yeux ce que le ciel a écrit
entre leurs mains ce que le vent n'a pas détruit
ce qu'aucun dimanche ne saura jamais donner

Écoute !

un mot
comme notre retour au pays

un mot
aussi grand qu'un homme
Ce mot
comme un île :

Poésie.

Respire !



                                                        à la mémoire de Jean Métellus


Astrid Shriqui Garain. ©  04.10.2016



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