dimanche 16 octobre 2016

Je d'automne


"Playing with autumn", 

photographie de la photographe  Fumiko Araï ©

https://plus.google.com/105594579053382353839/posts/7VUBE8a38Qh



Je d'automne


Les feuilles s'ombrent à l'écho de mes pensées.
Lumière tunnel qui appelle
lumière qui entrèfle le jour qui ne peut me prononcer.

Demain marche au plafond de ma tête.
La nuit déchire ses pas sur le plancher.
Arrache lettre , frappe mes traits, blesse voyelle.

Demain a encore son goût de sang séché.

Quelle écorce de parfum ?
Quelle pépite de bruit ?
quel pétale d'iris me fera remonter ? me retourner.
voir l'endroit exact où il fera beau et vrai de me diriger.

lumière femelle qui me berce
lumière qui lape la plaie que je ne rive plus à refermer
ma tête n'a plus de porte, plus de mur, plus de lieu où se réfugier
ma tête n'est qu'une voûte sur laquelle le brouillon de mon passé efface des lettres que j'esquissais. 

Ma tête aspire le sablier.

Ce que j'écris devient vase
ce que je dis trouble mes phrases.

Je voudrais reposer .

Les feuilles remontent la parole de mes pensées

Lumière flanelle , brume lente , si douce à me recomposer

Lumière soulève peu à peu ma peine
 murmure enfanté entre les rails d'une urgence
qui m'a si vite décomposée.

Remonter, voir encore ce que mon rêve touchait, 
effleurait pour être espérer.

Dire lumière comme amitié
et jeter nuit comme lame brisée.

Voir à l’entrebâillement de ces feuilles flottées
enfin mon sommeil sur un ciel posé
comme la portée d'une image retournée.

Ma langue fossile dans un palais ruiné.

Je voudrais vivre sans oublier.

Comment dehors oser mettre sa peine
lorsque le néant brouille le visage du monde ?

Comment floutent les saisons, elles,
pour passer ici sans ne jamais plus y penser ?



Astrid Shriqui Garain ©  - 10.16 




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