Crédits photo : Vicki Jauron, Babylon and Beyond Photography - Getty
Aux pieds des mono-tons et des infâmes
l’usure encorne les retables.
Grande porte à la hanche du diable !
Renifle bien le bruit de leurs étables !
Écoute, les chiens s’approchent!A leurs bois pesants et lourds
vient pendre la nacelle des vautours.Il faut croire que la plaine
rampe dans le remugle des vilains jours.Il fait noir soleil sur la croix d’or
Il sont si bruns de tout leur sort.Il connaissent si bien la haine.
C’est elle qui les engrosse et les fait naître.
Ses pleines mamelles tressent
les fils croisés de leurs crochets.
C’est elle qui dresse si fort cette langue
au bout de leur queue enfiellée.Et c’est son laid qui dessine sur leur face cette bouffonne
grimace qui leur tient si mal de vilaine farce.Écoute, on tient les chiens en laisse !
Ils sont nombreux peut être,
mais regardent comme ils sont peu.Ils bottent déjà l’azur.
Ils casquent la devanture.
L’insigne porte à leur gorge
la bave noire de leurs méfaits.Cherche le maître et tu auras la bête !
Paris est pleine de hyènes,
ça pue l’ordre et puis quarante,
ça pue les bruits de glace.
Ça pue le bûcher de nos sonnets.Les chiens sont dans la rue
N’attends pas l’ordre du maître
Il t’en reviendra des cendres.Les chiens couvrent toujours l’émeute.
Ils tirent sur leur laisse,
c’est leur instinct qui les commande.Il fait soleil noir sur la croix d’or
Il sont si bruns de tous leurs pores.Ne laisse pas, les chiens porter l’auge du maître.
Abats le maître,
et tu chassera ses bêtes.Les chiens, dis toi que ça se fait taire,
sinon, c’est eux qui te jetteront en terre.
Astrid Shriqui Garain, 04.2013
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