mercredi 17 mai 2017

L'ïle monarque



L'île monarque, © Astrid Shriqui Garain 

 La démence n’est que par ciel. 
Il faut poussière adjoindre à l’écriture du monde.
Du bout des lèvres ordonner l’espace entre ce que nous fécondons et ce que nous condamnons.
 
 C’est un silence que nous combattons.
Sans que rien ne cesse.
Sans relâche.
En voulant pourtant tout commettre.
Dans nos tentatives de communion, dans nos affrontements, nos fuites, nos rébellions, et dans nos insignes acceptations.
Faire en sorte du dire pour ne pas tomber muets et sans autre nom que celui que viendrait recouvrir la poussière de ce que nous empreintons.
Ce faire entendre comme une nécessité de chair.
Faire se lever, se dresser, une voix, un son, une lumière.
Cette trace d’ existence.
Non pas pour laisser , achever, abandonner, mais pour donner, offrir,
offrir une possibilité à ceux qui nous suivrons.
A ceux qui ne doivent pas nous survivre. mais vivre à leur façon,
et à leur manière toute particulière : une démentielle présomption.
Car vivre est une présomption,
une présomption d’existence.
Qui peut dire exactement où commence et ou s’arrêtera notre fiction ?
C’est cette liberté que nous devons reconnaître.
L’empreinte d’un corps fugace, passager de miroir de glace,
âme peut être, esprit qui sans relâche ordonne l’espace.
Juste une échancrure de parole .
 
C’est un silence que nous combattons.
Ainsi nous comètons.

Alors musicien par le son, le geste, le pas, par l’image, par le verbe, musicien,
il nous faut connaître l’empreinte de chaque ton.
Au creux de nos mains :l’échappement d’un regard.
Des poings comme des étoiles et que démence par ciel nous libérons.
Entre nos tempes soumettre la violence à l’intelligence de ce que percevons.
Battre de nos ailes et faire monter l’encens sublime d’un tempo.

La démence n’est que par ciel.
 
C’est vivre que d’être fou.
 
Parce que nous n’avons pas d’autre choix que d’être plus fort ,
plus vif que ce qu’il nous semble être mort.
 
Inévitable n’est pas un flot qui convient aux étoiles.
Elles naissent aux bords du monde, entre les lèvres de chaque seconde, brèves pulsions en de convulsives cascades. Danse monarque déversant un futur mémoire dans un astre domaine.
 
La démence n’est que par ciel. 
Un jour tout de blanc . Brûlant, étincelant.
 
Cela sera en nous de tout autrement.

Asrid Shriqui Garain, ©, l'île monarque.  01.2016, 


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