mercredi 31 juillet 2019

comme de sa chaîne






Projet Racines de Clément Lesaffre.
https://www.facebook.com/leProjetRacines/



Le vélo dans la haie
La vitre comme un ciel
Le ciel gris de silence
Et l’enfant qui se joue

Des craies dans ses poches
La photo qui murmure
Du soir suivant
Au nom du jour
Suivant le vent 

De la craie sur un mur
Et puis l’enfant qui souffle
La musique du pain dur
Dans le cou du temps

Le vélo qui s’en fout
du rayon comme de sa chaîne

Sous la capuche comme il rêve
La photo
Dos au mur
Et de ses mots jusqu’au ciel
Tous les regards de l’enfant. 


Astrid Shriqui Garain, Comme de sa chaîne, 07.2019



lundi 22 juillet 2019

au fil de l'araignée




Huile sur toile d'araignée de Jean-Jacques Vigoureux

 

Le linge est déplié
au fil du temps
au bord des routes
Bobine de chant 
au fil de l’araignée.

Petits travaux de musique.
la page est tournée
sur portes refermées
et toutes les clés sur la portée.

La boucle est bouclée
au fil de l’eau
au fil de fer.
au bout des doigts.

Le linge est replié
au fond du coeur
au fond du trou
au fil du ciel
la toile s’est envolée. 

A travers mots
défile
la lumière soie.

 

Astrid Shriqui Garain- Au fil de l'araignée- 07.2019 -

 

vendredi 19 juillet 2019

mon coeur dessine le profil des collines


Photo : électrocardiogramme de Mario Prassinos; 1973 
" mon coeur dessine le profil des collines"




"Nos cris d'argile enveloppés dans le vent.
nos mains ouvertes comme des gueules de géants,
à travers une crinière d’algue brune
toute la lumière rugissait comme ruisselante fortune."

Astrid Shriqui Garain , 07.2019 - "le sceptre des crabes"

Contour

Photo : Bessie au manteau ( ou Bessie ensanglantée) 
huile sur toile de Mario Prassinos 1970.



Forme contour qui me contourne
qui détourne et se dérobe,
empreinte et dérobe
la présence d’un corps.
Un visage pansé éventre mes pensées.
Tu es détour, marque page d’un palimpseste inventé,
cadre case qui étire l’envolée d’une histoire croisée.
Fabuleux volume d’un désir prononçable,
La lacune d’un corps sous un informe obscur
opère sous des regards muets.
Forme torse aux jambes d’oriflammes
rime sous le voile d’un idéal imposé.
La forme suppose tout ce qui peut être imaginé.
J’écartèle mon idée, et bientôt le temps apparaît
où le fleuve déroule ce que le torrent contenait.


Astrid Shriqui Garain, 07.2019, "Contour"



lecture de l’exposition Berthe Morisot, musée d'Orsay 07.2019



Photo : Huile sur toile de Berthe Morisot


 De fenêtre sur doute en jour contre fait,
ce qui se tient détoure l’usage du monde. 

L’ombre s’ouvre comme une paupière au secret.
Elle arche et pente chaque colline.

L’enfant heurte,
les dos courbent,
et les linges sont lents,
à la mesure,
juste mesure,
comme un soupçon de silences trop blancs.

Au son, au rythme,
aux couleurs des saisons
on sent la solitude mépriser l’abandon
et l’habitude provoquer ses pardons.

Sur l’ailleurs,
au tournant des murailles,
Lorient s’écaille sur quelques chapeaux en paille.

Violon d’étude en passe muraille
Dans la cadre des maisons,
entre pinceaux et quatre murs
l’enfant murmure son volume.

C’est à l’heure qui passe sans doute
qu’il convient de peser sa question.

En miroir l’horizon découvre
la chasse d’un papillon de satin noir
ouverte contre le mur d’un salon .

Astrid Shriqui Garain, 07.2019,
lecture de l’exposition Berthe Morisot, musée d'Orsay (07.2019) 


ça file








Photo : compagnie FOLIA, spectacle de marionnettes 
" "Auto da Índia",( extrait)


 La file s’allonge.
Le portier fait la gueule.
On tape du pied. Rien ne bouge.
Du coin de l’œil, les caissières font aux clients leur grand signe.
Clair obscur sur le marché.
Un zigoto de la « popote verte » s’acharne sur un micro.
deux caddies coincés dans un escalator.
Résultat : ça s’arrête, tout s’arrête…
comme les murs. "


Astrid Shriqui Garain, 07.2019, " ça file"



mercredi 10 juillet 2019

Ache




"Ache" . 07.2019 
Café, crayons
Astrid Shriqui Garain


Le ciel écorche sa laine aux épaules de novembre.
Sa carrure de pierre se balance dans les fibres de la terre.
La traverse de ses bois s’écoule entre mes doigts.

Le silence est à mon pas.

J’aime l’acier de cette âme.
Son profil de plomb,
sa voie qui hurle au gueule de nos croix.
Il me revient le goût des combats.

J’aime le ventre forge de la meute.
Son corps pesant contre ce froid,
et le soupir de ses choix.

La main est forte.
Elle ordonne la braise.
L’oeil tempête,

Une cape lourde s’emporte.

J’aime cette solitude,
l’absence redoutable de la proie.

J’arme mon torse de novembre.
Sauvage nature me suivra.

Le pas  s’assure
aux sabots de la braise.

Novembre !
Écoute !
Une étoile s’approche, là-bas…


Astrid Shriqui Garain , Profil, 11.2013 




La côte








La côte - 07.2019
Astrid Shriqui Garain 
Encre 


On va faire comme on veut,
et le temps lui, n’a qu’à passer où il peut.



Astrid Shriqui Garain - Ma plage,  12.2013 

Juillet





"Juillet"
Astrid Shriqui Garain
Café, encre, crayons, pastels, aquarelle.


 Semaison de larmes dans un lit de chanson.

Les fictions de l’âme, au feu de la raison,

embarquent, ce soir, sur une plage, l’horizon.


10.07.2014
Aux chevaux ailés.

jeudi 4 juillet 2019

le fablier




  "Le fablier" , 
Hibiscus et encre de chine
Astrid Shriqui Garain 

  
L’aile d’oiseau est fablier
A travers les verres et les étoffes
un mot follet au présent fort

à la porte d’une aurore
Porte métal d’un siècle dort

Murmure de sable
- rêve de glace
L’ample métal d’un verbe d’or. 



"Notule", Astrid Shriqui Garain, 07.2019
 

mardi 2 juillet 2019

Torque






"Torque" sculpture de Mark Attebery
Torque
                                      
A l’animal du fleuve,
en vrille capitale,
sur l’arc d’un corps
à mon centre inversé,
et tes yeux sont des lianes
où se racinent des mots affolés.

Astrid Shriqui Garain, "Torque", VII.2019


Metropolis






Ici comme un Ailleurs
aiguille l’unisson. 

Sous un tableau de sable
le marbre sommeille dans un rêve. 

Ici comme Ailleurs l’éclat se déchaîne
contre des murs de poussière. 

Dans un monde aux paupières cousues
l’imaginaire souterrain ensouffle l’évasion. 

Ici comme Ailleurs
à travers ses images verticales
la ville respire à l’intérieur de l’œil. 

Ici comme ailleurs
L’amarre des jours tire leur cercueil. 

La bande d’un son sillonne la nuque
d’un silence profond.

Ici comme ailleurs
la forme martèle l’absence du sens.
Elle frappe l’oeil. 

En voie d’inspiration,
Le vide est un espace d’interrogation. 

Ici comme ailleurs
la nuit sans doute,
et sous ses ombres l’homme pointille.
Le cœur boite sous le tonnerre du monde. 

Reprendre connaissance de soi
par ici comme un ailleurs
dans le voyage de ses heures
hors de soi relance chaque question. 

Nulle part en soi ne peut vivre seule. 

Ici comme Ailleurs :
l’horloge du monde se répand à l’unisson. 


Astrid Shriqui Garain - " Metropolis" - VII-2019