« Nous comprenons mieux le monde, dit Glissant lorsque nous tremblons avec lui, car le monde tremble dans toutes les directions ».
C'est le récit d'un voyage. D'un voyage à travers l'espace, à travers soi, le temps, l'histoire, la chair, un voyage du dedans qui porte beau un futur déjà naissant. C'est un journal de bord, de l'ouverture d'une voie, l'écrit d'un premier de cordée.
C'est un livre de chevet. Rêver ce n'est pas se perdre, s'égarer, c'est voyager, imaginer, inventer. C'est une évolution, c'est au-delà d'une révolution. C'est une marche, construite, informée .
Paul B. Preciado
nous parle de ce que nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous
pensons croire, ce que nous redoutons, de ce qui nous entrave, nous
enchaîne, nous retient ; Il nous parle de ce qui nous sommes, de ce que
nous pouvons oser, tenter. Ce qui aujourd'hui nous semble inconcevable,
au même titre qu'il était inconcevable de penser que la terre était
ronde…
C'est le monde comme il fut, est et espérons qu'il deviendra.
C'est
philosophique, politique, organique, poétique. Cela fait longtemps qu'un
livre ne m'avait pas traverser de la sorte. L'écriture est belle,
percutante, rebelle, pertinente, poétique, délicate, fracassante,
bouleversante.
Je pourrais extraire nombres de pages, de phrases du livre de Paul B. Preciado.
J'ai envie de tout retranscrire pour mieux partager mon émotion avec
vous, gens du Livre voyage.
Ce n'est pas un roman c'est un recueil
d'écrits. Une bouteille à la mer, le signal lancé à travers nos espaces,
la lanterne palpitante à la proue d'un vaisseau. le monde sera
tellement plus grand avec quelques Paul B Preciado en plus.. Après tout... l'imprimante 3d est déjà entre nos mains.
« les transitions sont ta maison ».
« Tu écris à des enfants qui ne sont pas encore nés, et qui vivront eux aussi dans cette transition constate- qui est le propre de la vie ».
« Ils disent crise. Nous disons révolution ». Puisque c'est « une relation politique de domination qui associe, espèce, race et nation ». Amis, tremblons ! Non de peur mais d'émotions, de vouloir !
Le corps, la peau, l'esprit, la terre , la patrie, le nom… de quel pavés
emplissons nous les barques de toutes nos folies, de toutes nos haines,
de toutes nos déraisons ?.
« Le corps n'est pas propriété, mais relation. L'identité ( sexuelle, de genre, nationale ou raciale) n'est pas essence mais relation ».
« L'espoir est la plus belles des putes » écrit Ika Knezevic. « Alors
je désire que cette pute passe la nuit avec moi. Je veux la caresser et
dormir avec elle.Je veux me mettre au lit avec cette pute.Je veux
m'asseoir à côté d'elle et lui laver les pieds.Parce que cette pute est
tout ce qui nous reste et qu'elle est le meilleur ».
Exil, transit, frontières…Lisez ces textes, réfléchissez, écoutez le monde trembler, trembler entre nous, contre nous, vers nous, en dedans nous. Tremblons de tout notre plus bel ensemble. L'immobilité est éphémère, le mouvement est perpétuellement en nous.
Vouloir changer, changer le monde, la vie, proposer des itinéraires, des pistes, des routes, passer des montagnes, des vallées, rejoindre d'autres rives...
C'est ainsi que nous marchons depuis la première algue, la première cellule, depuis le premier soleil, depuis la première pluie.
Merci Paul B. Preciado merci Les pôles sont en migration ! le soleil n'est que révolution !
mai 2019.
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