mercredi 4 juillet 2018

d'un bonheur absolu


Photographie © Nicola Davison Reed

 Je te parlerai de ces moments noirs où la vie quittait ma table
et de ce mauvais vin que je versais dessus mes larmes. 

Je te parlerai de tant d' absences
qu'entre leurs mains s'effacera mon visage.

Je te dirai avoir tout perdu
mais il est vrai que tout ne tient à rien
quand on a rien connu.

Je te dirai comment je suis revenu
tremblant de parole comme du geste.
Oui je te parlerai,
De moi, et pas d'un autre
tant il vrai qu'on ne peut toucher quelqu'un
qu'à la hauteur de ce qu'on est soi même.

Je te parlerai d'un roman noir
dans lequel une nuit a renversé la table
et qui de trois points de suspension
a dézingué ma ligne d'horizon.

Car il est vrai que rien ne rime avec rien
puisque personne n'en connaît la fin.

Et puis je te parlerai, à toi ,
toi qui viens à cette table
qui me jettes deux sous de larmes
en me disant ce n'est rien.

Mais il est vrai que rien peut nous servir à tout
tant qu'on a rien vécu.

Ou alors, je parlerai peut être beaucoup
afin de ne rien dire de trop surtout
car il est vrai que tout cela peut nous mener à tout.

 
Astrid Shriqui Garain, «  d'un bonheur absolu » , VII 2018 




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