" Attributs des arts," 1769, d'Anne Vallayer-Coster
Lorsque la nuit tiendra conseil sous le grand Dôme,
je ne viendrai pas.
Des affaires plus urgentes me retiennent.
J’espère, qu’elle m’excusera.
Je la laisserai s’étendre sur ses vastes sujets.
Je sais le plaisir qu’elle retire de son encre à tremper
la complainte des journaliers.
Lorsque la nuit apparaîtra dans sa bure fantôme
et ouvrira le registre
que le Temps déposera dans ses bras,
je ne viendrai pas.
Je n’aime pas les conseils,
puisqu’il ne m’aident pas.
J’ai affaire à d’autres débats.
J’ai message d’adieu qu'il me faut rédiger.
Et ,cela avant que le jour ne se montre las.
Même si la nuit de m’excuse pas,
Il faut que je m’y rende,
au nom de ce que ce que je ne deviendrai pas.
La nuit a sans doute ses lois, ses coutumes de soie,
Moi, je tiendrai parole auprès de celui
qui me confiera la force de son combat.
C’est un lieu où se murmure chacun de nos pas.
Il faut entendre les regards, et deviner les absences.
C’est un lieu sans lumière et sans ombre,
Notre présence n’y survivrait pas.
Lorsque la nuit lèvera son bras, marquant la fin de son conseil,
et qu’elle reprendra haleine dans la gorge des faubourgs,
Je serai loin, déjà.
Entre mes mains se tiendra le repos de certains mots.
En mémoire de leur chant
je ne m’oublierai pas.
J’aurai tenu ma promesse à cette adresse,
et brandi mon amour comme un flambeau
au chevet de celui, qui n’a plus affaire de conseil,
puisque son retour ne viendra jamais nous tenir de propos.
Alors, absente de la grande table de la Nuit,
sous la tente grande ouverte du Soleil,
quittant ma détresse,
je viendrai te porter ce conseil :
Si tu invites tes nuits à la tendresse,
Il se pourrait qu’elles te rendent un jour très beau.
Astrid Shriqui Garain, 03.2013
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