Affichage des articles dont le libellé est françois Cheng. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est françois Cheng. Afficher tous les articles

jeudi 26 mai 2016

La vraie Gloire est ici, François Cheng



La vraie gloire 
      
 est

ici

....François Cheng

 Poésie



L 'Artiste :  Isabelle Diffre
 http://www.diffre.com



François Cheng , le poète .. 

« Point de retour sans aller
Point d'aller sans retour ».

« Tu entends enfin ton chant
qui lui même est appel
à tous les vents venant vers toi,
à tous les vols partant de toi,
à la terre explosée en fleurs… »


« À la source du Long Fleuve », « Austères glaciers »,« Tendre filet d'eau… »
 « Voici que le fleuve retourne à sa source,
Que nous terminons notre grand périple. »
 « Tant de jours à longer le fleuve millénaire,
Toujours à contre-courant, à contretemps »
 « À sillonner l'aride haut-plateau,
Creusé de ravins, menacé de vautours,

À traquer chairs crues et fruits sauvages,
À dormir à même les herbes virginales,

À traverser le lac aux étoiles, poussant plus loin
Nos corps tatoués de gelures, de brûlures,

Minuscule caravane à bout d'endurance,
En ce point de l'ultime rendez-vous,

Austères glaciers, tendre filet d'eau,
Où toute fin est commencement. »

« Proche est le lointain,
Durable l'instant.
Quand le feu s'enfouit,
Quand se tait l'oiseau,
Tout tend vers son libre
Ou vers son repos. »
Stupéfiant silence...


Ici commence la rencontre , la joie de notre reconnaissance,

L'instant de l'échange.

« un oeil justifie la création

parce que l'oeil est regard et que le regard donne signe de vie »


« cendres-semences » , la «  brume va monter de la vallée l'in-fini cet inachevé «

« Tout est signe » , alors « nous comprenons alors que nous aurons
à refaire le chemin parcouru »

« Le monde recommence »

Écoute !

« La nuit prépare le festin des jours »

Regarde !

«  cette lumière tremblotante
sur le rebord de la coupe »

« Nous avons trop vécu pour ne plus être »

« Encore un jour de gloire
Pour ceux d'ici qui voient.

Gloire des corps, gloire des fruits.
Mystère même des étoiles.

Pour ceux qui voient et louent,
Nulle possession, nulle proie.

Sol nu buvant la source,
Rien d'autre que cri de joie.
Encore un jour de gloire
En-deçà, au-delà. »

«  avant la tempête annoncée,
Il y a ce coin d'hiver,
ce coin perdu de l'univers,
où s'attarde un reste de soleil …. »

Lueur émise, flamme meneuse d'âmes,

«  en cet instant de l'éternelle donation,
Ici retourné par un regard étonné
en perpétuelle offrande ».

Ô
«  que toujours nos instants se fassent accueil »

«  Mais ce qui a été vécu
sera rêvé ;
Et ce qui a été rêvé
Revécu. »


transmutation de toutes « douleurs bues » en leur renaissante tendresse.

« car tout est à revoir, tous les rires, tous les pleurs, toute la gloire »

maintenir la flamme allumée, veilleuse éternelle , pour toutes nos âmes errantes 

«  au royaume de l'infini, la moindre lueur est diamant. »

La vrai gloire est bien ici, dans le vide médian que libère le souffle de la Poésie.
«  Vers son libre
vers son repos »…
source du renouveau. 




Astrid Shriqui Garain , lecture

lundi 23 mai 2016

Le peuple des pierres - I








                                  "Le peuple des pierres", 
extrait, Astrid Shriqui Garain 2014 © 



             Viens te lover dans ma main, galet,
             Tiens un instant compagnie 
             À l'anonyme passant. Toi le pain cuit
             Au feu originel, nourris ce passant
             De ta force tenace, de ta tendresse
             Lisse, au bord de cet océan
             Sans bornes, où tout vivant se découvre vétille...
             Ô tant que se tient coite la mort, accorde
             Au mendiant sans voix tes faveurs,
             Fais-moi don de tes inépuisables
             Trésors : fêtes de l'aube, festins
             Du soir, farandole sans fin des astres,
             Tant et tant de tes glorieux compagnons
             Réunis ici en toi, un instant lovés
             dans le creux charnel de ma paume !
             Toi qui survit à tout, garderas-tu
             mémoire de cette singulière rencontre ?


                    François Cheng , 
                    La vraie gloire est ici, extrait.