mercredi 28 novembre 2018

En écailles





"En écailles"


"Son temps d’écailles entre les dents d’une fable 
il fait orage sur de lointaines murailles.
Un cavalier seul à travers ses espaces 
est une pierre qui roule dans le ventre du monde.
Dix vagues viennent par des tourbillons en flamme 
répondre en un jour où des siècles ne peuvent plus rien répondre."

Astrid Shriqui Garain -   XI2018

mardi 20 novembre 2018

Village St Paul








Entre les lignes d’un village,
deux touches de bleu sur un manteau de Parme
offraient un son nouveau. 

La rue était bien longue et l’instant si précis.

De toutes ses pierres, une fontaine retenait
dans ses veines une mémoire de pluie.

C’était l’heure , et peu importe les centièmes,
où St Paul dormait aux anges
et quelques guirlandes tanguaient contre la nuit.

Deux touches de bleu sur un manteau de Parme
posaient pour un sourire sur le visage d'un galibot.

Les vitrines changent vite de saison
lorsque le vin, les mots se font très beaux.

Deux touches à peine, et revoilà toute la Seine.

Pour sûr, la vie habitera toujours la même ivresse.


" Village St Paul", Astrid Shriqui Garain, 11.2018

Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe







"Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe, 1er déclinaison" 
Numérisation sur Pastel, Astrid Shriqui Garain - 11.2018  



"Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe" 
 Pastel, Astrid Shriqui Garain - 11.2018 









"Le renoncement ou l'erreur de Sisyphe, 2eme déclinaison" 

Numérisation sur Pastel, Astrid Shriqui Garain - 11.2018  



"face contre le masque, la chair contre la pierre."




"face contre le masque, la chair contre la pierre."
Pastel, fusain, Astrid Shriqui Garain 11.2018 



 

Le cocon de fer







"Le cocon de fer" 
Gravure sur aluminum, encre de chine
Astrid Shriqui Garain - 11.2018  

"Entre les murs de Bedlam reposent certains chants.
 
Bedlam garde le secret entre ses dents, 
c’est pourquoi il chante si fort du dedans."

    "Bedlam", Extrait, Astrid Shriqui Garain, III.2013
 
 
 
 

mardi 13 novembre 2018

Y a pas à dire

Sculpture A. Rodin, l'adieu.

 Ça n’aurait pas pu être pire. Du moins pour c’qu’on en pense.
Certains suivent leur vie, d’autres l’inventent ou la rêvent,
D’autres et ils sont nombreux n’en font rien. Ou si peu.
Rien d’invraisemblable, Rien.
Rien de scandaleux. Ni même imaginez un peu... de fabuleux.

Non, ça n’aurait pas pu être pire. Mais peut être plus douloureux.
On suit la ligne, on suit,
en marchant avec les pieds devant
On va d’l’avant, comme on dit quand on a rien à en dire
On a rien à perdre, vu qu’on ne prend pas de risques,
on n'est pas content, on râle, le costume des jours est bien un peu raide
ça fait pas de plis, on se redresse et on se plante,
droit, devant.

Ça n’aurait pas pu être pire. Du moins pour c’qu’on en sait.
Pire que ça. La tristesse et le reste.
Faut bien faire, ...y a pas à dire.
Faut bien dire...y a rien à faire.
Pour ce qu’on en sait ?
Sait-on jamais, sait-on un jour ?
Quand on y pense...
Ça fait pas mal, ça gratte un peu
y a pas.. rien à dire...il y a bien pire.
Mieux vaut..ne rien dire.
La tristesse et tous les restes
mais le temps presse.
Non ça n’aurait pas pu être pire. et peut être plus douloureux.
Peut être même scandaleux, et peut être même ... fabuleux !
On dit que le temps est une compresse.
C’est pas si mal, mais ça oppresse.
On évite le douloureux
on rate le fabuleux.
Y a pas à dire , faut faire avec les restes,
Mais ça aurait été quand même fabuleux
de le dire librement et de le faire, justement,
peut être même...merveilleux


 Astrid Shriqui Garain - 11.2018, "Y a pas à dire". 


Je n’ai pas de grâce



Scénographie lumière pour un jardin – 2009
Julia Dantonnet Création vidéo –  Chloé Barreau Danse


Je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune. 

Oh ce n’est pas le malheur qui me prend le cœur
c’est ma honte qui vient se pendre à vos mots
et cette vie qui se balance devant mes yeux.

Je n’ai pas de grâce car si petit bonheur passe,
il passe. Il est bien heureux.
Je le salue comme il faut.
Mais je ne dis ni merci, ni pardon.
C’est que j’ai été élevé à la soupe de vos images
et aux sons de vos mensonges.
Une vraie ducasse de faux clairons.

Il est midi à l’horloge de la nuit.

Je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune.
en ai-je jamais eu , moi et tant d’autres, à vos yeux ?

La lumière forme parfois entre mes mains
ce que mes lèvres ne trouveront jamais ouvrage de prononcer,
un pétale transparent et léger, qu’aucune ombre ne peut déranger.

Non, je n’ai pas de grâce,
juste cette lumière
qui souvent sonne à la force du coeur
et toujours à la pensée d’autres ouvrages.
C’est ma joie qui raccroche soudain la lune au chariot d’un soleil bleu.

Ici, je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune
Vous avez peut être raison, la vôtre.
A laquelle je ne rendrai jamais grâce.
Gardez la, je n’en veux pas.
Raison de cage, de mur et de prison.
Le seul tort que nous ayons à vos yeux
c’est sans doute d’aimer bien plus que de biens et d’avantages
et toujours hors saisons
c’est d’être légers, fragiles, volatiles,
et de ne vouloir rien laisser , comme vous le faites, sur cette terre
ni trace ni marque ni blessure,
témoins putrides du fouet d’un unique langage.
Langage de mots en forme de chiffres,
des fers chauffés au blanc de votre œuvre stupide.

Je n’ai pas de grâce à être heureux
lorsque le malheur me prend le coeur
et que la honte me rentre par la gorge
et que mes tripes se déchirent aux branches des arbres morts
J’ai la nausée.
Ma honte suicide toute pensée
parce qu’à celui qui ne vous a rien fait
de la chenille au rameau
de l’enfant au ruisseau
de la racine jusqu’à la dernière goutte d’eau
et même jusqu’au plus noble des mots
vous prenez plaisir à soustraire
le moindre espoir de renouveau.

Je n’ai pas de grâce à être heureux
Non aucune
qui en aura jamais à vos yeux ? 

Je regarde la lumière à travers les roues d’un soleil bleu.
Un coup de main donné au sourire d’une étoile,
C’est vrai, ça n’arrête pas la course du monde.
ça la prolonge. Sait-on où elle ira ?

Non, là.
Je n’ai pas de grâce à être heureux
non aucune.
Ni pardon, ni merci
Mais ici, oui.
Je sens bien que ça vit.
Et si petit bonheur passe . Et bien qu’il passe ;
temps mieux passe si vite .
Il est peut-être bien heureux. Oh ! Ami ! je te salue !
Midi à l’horloge de la nuit. On ralentit.
A la force du coeur, la roue tourne dans le sens de la vie. 


11.2018, « Je n’ai pas de grâce » Astrid Shriqui Garain