Photos de Jane Evelyn Atwood - "Haïti"
les bois en bancs
la chair en fer
sur quatre planches
un crime marche pied
nu
De cette île
robe fendue
et à
dos nus
pays couleurs
aux yeux
funiculaires
poids des sacs, du
soleil, et de la terre
reste de ciel et le
mirage des femmes
pris dans l'étrave
d'un rêve
à peau-lèvres
tombe de l'île dans
sa main nue
à rouge- lettres
Il faut croire
qu'ici de tous leurs feus
un pauvre diable
fera recette
on pourrait croire.
la main convulse et
crie sa prophétie
la terre ouvre sa
gueule et s'en nourrit
on doit y voir.
Une danse d'ivoire ,
un arbre sec
un craquement de
prières
et cette terre comme
un fourmillement de lumières ;
Son chant entre les
dents ,
l'orage ressemble à
la grimace de l'espoir .
Tu as suivi le filin
qui recoud la beauté
sur l'enfer.
De L'île à dos nu,
flotte une colère
qui ombre tes
paupières.
L'ange marche et ne
croit plus
Portant si nu
marchant si pâle
et le silence, de
ces demains, du jour recouvre le diable.
"À rouge-lettres" , Astrid Shriqui Garain,
VI 2018.
Jane Evelyn Atwood - Lyonel Trouillot
ISBN 978-2-7427-7537-8
"En
2005, Jane Evelyn Atwood se rend à Haïti, sa vision rompt radicalement
avec l’imagerie que l’actualité impose régulièrement pour évoquer ce
pays. Fascinée par ses habitants, la photographe choisit d’utiliser la
couleur, avec ses ombres et ses contrastes, pour témoigner de la dignité
et des espoirs d’un peuple qui ne se résout pas à la fatalité. "
Maison Européenne de la photographie- Paris-2011
Maison Européenne de la photographie- Paris-2011
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