éditions Actes Sud - Coédition Ville de Montpellier
traduit du français par : Anne BRESSON-LUCAS ISBN 978-2-7427-3694-2
« On ne
peut atteindre l'aube, sinon par le sentier de la nuit. »…
Khalil
Gibran.
Poussières,
cendres, sculptures d'ombre. Initiation
au silence.
Les
Delocazioni de Claudio Parmigianni…. ? « Une
communion sur l'absence ».
Claudio Parmiggiani
« La
suie et la cendre ont révélé des fissures
que l'on ne voyait plus ».Michel Hilaire
« Photographier
avec le feu et la fumée, utiliser comme moyen photographique le feu
et comme papier sensible l'espace. »
Claudio
Parmiggiani peint à l'encre du temps.
« Moi
je n'ai pas honte de rêver. Sans rêve, il n'existe pas de
réalité ».
Salita della memoria, 1976
« L'air
devient le medium essentiel de cette œuvre, il s'éprouve comme une
haleine
expirée des murs eux-mêmes. Il devient le porte- empreinte de toute
image.' « Georges Didi-Huberman.
Sculpture d'ombre, Musée Fabre , Montpellier, 23 mars 2002
Poésie,
acte poétique.
A
vous allumer tous les feux du regard, à vous en couper le souffle.
Silence,
on marche dans le silence.
A
murs nus, à voix tues.
De
mystérieuses
présences traversent la conscience
.
On
vient, dans le silence.
Polvere, 1997, feu, suie, fumée.
« Passif
comme la résistance
des humbles, le silence est l'arme dernière de l'insoumission, le
seuil où l'oppression
et la torture fléchissent.
Soudain et momentané, le silence ne s'exerce que dans la durée, dilaté en temps toujours plus précieux.
Il est économiquement immoral"
Soudain et momentané, le silence ne s'exerce que dans la durée, dilaté en temps toujours plus précieux.
Il est économiquement immoral"
«
Emilio Villa ( paroles silencieuses)
Deiscrizione, 1972
A lume spento, 1985
Faire
danser le feu dans un musée, planter un phare au bout du monde,
enterrer une œuvre d'art,
pétrifier, dissimiler,
disperser, pulvériser, briser, brûler...
enterrer une œuvre d'art,
pétrifier, dissimiler,
disperser, pulvériser, briser, brûler...
Problèmes.
Terra, 1988,
ensevelissement de l'oeuvre, cloître du musée des Beaux Arts, Lyon, 25 septembre 1990.
Claudio Parmiggiani pose problèmes.
Il faro d'Islanda, 2000, Islande.
Fable du lieu, Le Fresnoy 2001
Transparence,
opacité, profondeur et reflet.
« C'est
la sécurité qui naît d'une pensée non problématique, inerte.
Plus l'art refuse de donner ce sentiment de sécurité, plus il est hostile à toute tentative de capture, plus il est perçu comme problématique (…)
et pour un artiste, ce qui semble être un impératif élémentaire,
c'est justement de créer des problèmes. ».
Plus l'art refuse de donner ce sentiment de sécurité, plus il est hostile à toute tentative de capture, plus il est perçu comme problématique (…)
et pour un artiste, ce qui semble être un impératif élémentaire,
c'est justement de créer des problèmes. ».
« La
langue de l’image
réside dans l'émotion, première impulsion qui enfante l'art. »
«
Le silence est aujourd'hui une
parole subversive puisqu'il est un espace méditatif. »
À la lumière des
choses,
à cette absence qui provient,
à ce brouillard qui se retire,
à cette pensée qui devient,
à l'absurde cacophonie du désordre qui s'évapore,
à l'imaginaire qui conquiert l'esprit.
à cette absence qui provient,
à ce brouillard qui se retire,
à cette pensée qui devient,
à l'absurde cacophonie du désordre qui s'évapore,
à l'imaginaire qui conquiert l'esprit.
A ce rêve
impalpable qui nous transporte.
« Nul n'a
jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé que
pour sortir en fait de l'enfer. » « Antonin Artaud, Van
Gogh, le suicidé de la société)
1989, porte brûlée, cadnium
Pour Parmiggiani, la
mémoire n'est pas un passé mais une pensée.
Pas de clôture, de
la mesure, pas de limites.
« Un visage
dans le cristal d'une larme : c'est quelque chose qui est dans
l’œil. »
Ombre, cendres,
éclat de poussière…la carte du ciel.
Phisiognomiae coelestis 1975 ,photographie
« Il est
naturel que l'on parte d'une oeuvre et que l'on arrive toujours à
une autre œuvre.
Infinies sont les lectures que l'on peut faire et, labyrinthique et infini le rêve qui se trouve dans la parole. »
Infinies sont les lectures que l'on peut faire et, labyrinthique et infini le rêve qui se trouve dans la parole. »
Teatro dell’arte e della guerra – Bologne
« Géométrie
qui est beauté, lieu de profonde mélancolie.
Et cela a été une façon de comprendre une chose importante : la mesure ».
Et cela a été une façon de comprendre une chose importante : la mesure ».
zoo geometrico, 1968-1969
«
L'art est comme l'eau..Regarder DANS une œuvre c'est comme observer
son propre reflet
à la surface de l'eau, tout est clair, et tout est profondeur. »
Fontaine, Rennes, 1993
« Émotion..
la première impulsion d'où naît l'art,
c'est ce mot qui
continue à inquiéter..
un mot ancien, qui incommode,
mais que la
poésie aime. »
2001, suie sur bois
En
réalité, la lumière où va t elle ? ,
et en rêve qui est elle ?
« Non
pas un objet , mais une idée. Une œuvre qui vit plus dans l'esprit
que dans le regard, plus dans la distance que dans l'observation
directe..un emblème de ce que je suis et de ce que je pense. »
2002, marbre de Carrare, parco della Padula, Carrare.
« Comme
des moines , les artistes travaillent enfermés dans leurs grottes,
leurs usines, occuper à sculpter à l'intérieur d'un mot, se
lançant, de temps en temps, l'un l'autre des signaux, dans la nuit
avec leurs lanternes, pour se sentir vivants, suspendus à un
symbole...comme une goutte de rosée à un brun d'herbe »
"Senza titolo, 1985"
« Une
œuvre est une arme et je crois que ce n'est jamais un geste de bonne
éducation, ni un geste rassurant, ni optimiste, ni mondain, ni
décoratif, mais un acte subversif….anarchique..c'est en cela, je
pense que réside sa vérité. Et, elle est subversive parce qu'elle
n'a pas d'objectif, parce qu'elle ne sert à rien, elle n'est en
fonction de rien. Elle est existence. Pure existence. Pour la
société, c'est quelque chose d'absurde mais cet absurde, nous en
avons besoin. »
«
Aujourd'hui comme jamais, il faut protéger, défendre tout ce qui a
le moindre lien avec le monde spirituel ».
«
Le marché où tout a un prix et rien n'a de valeur,
qui décide non pas ce qui est actuel mais ce qui doit l'être,
qui euphorise, qui transforme le nain en géant et le géant en nain,
ne coïncide pas avec les exigences , les inquiétudes d'une œuvre. »
qui décide non pas ce qui est actuel mais ce qui doit l'être,
qui euphorise, qui transforme le nain en géant et le géant en nain,
ne coïncide pas avec les exigences , les inquiétudes d'une œuvre. »
«
Mettre une œuvre dans l'espace, .comme une icône clouée au
ciel..dans le corps vivant de l'espace...dans l'angoisse et dans le
sentiment de l'espace..peindre, pour moi, c'est cela. "
Temps
suspendus entre des mains brûlantes qui chassent l'ignorance d'un mystère
en nous laissant deviner la lumière des mots.
"Autoritratto, 1979, toile photographique"
- "Né en 1943 à Luzzara, Claudio Parmiggiani vit et travaille à Arnarstapi, où il a développé depuis les années 1960 une œuvre d’une grande puissance poétique qui utilise une large gamme de matériaux et de références.
- Nourri de culture classique et fortement marqué par le romantisme, il a su imposer au sein des recherches les plus expérimentales de l’art contemporain son goût pour la culture et la littérature.
- Le raffinement de ses sculptures et de ses installations, la richesse du travail sur la couleur et les matières, ne tempèrent pas la puissance de ses thèmes et la radicalité de son positionnement artistique.
- Aux questions fondamentales de la disparition, de l’oubli, de la destruction qui le hantent, il répond par une œuvre dédiée à la mémoire et au temps.
- Profondément humaine, sa création s’articule autour d’images et de lieux chargés d’une densité exceptionnelle : il combine ainsi la puissance des images au « génie du lieu », pour créer chez le spectateur un véritable choc émotionnel."
Nebulosa, 2016
02.2018 , Astrid Shriqui Garain